(( @Malak Da Silva + @Victoire Lustucru + @Jonesy Sinclair ))
On vous traine le long d'un chemin, la neige commence à tomber, rien de bien grave mais attention, cela peut se transformer. La route est compliquée, biscornue, dessine des ronds et des ronds. Difficile de regagner la ville sans un guide, ce dernier viendra vous chercher demain.
Le chalet promis n'est plus, il s'excuse, il n'était pas au courant et à la place de l'habitacle promis se dresse face à vous une tente cinq places... Au moins, elle est spacieuse.
Bonne chance.

Dans une autre vie, une vie idéale, Jonesy aurait vu ça venir, parce que sa fidèle boule de cristal lui aurait prédit du blizzard.

Mais ce n'était pas une vie idéale, c'était clair étant donné les cris et les SOS que lui envoyaient ses petits doigts de pieds d'un côté et de l'autre au fond de ses chaussettes.




Non pas qu'elle n'avait pas été mise en garde ! Ses collègues l'avaient chambrée en demandant quel agent de sécurité civile pense à aller s'enfoncer dans la neige, surtout avec des raquettes, possiblement.

De un, l'image mentale était hilarante, de deux, si l'on en croyait la plupart des films d'horreur de ces dernières années les chalets avaient perdu de leur charme au profit de leur rapport qualité-cauchemar.



"Et merde…" Le mot était sorti et s'était immédiatement congelé avec la météo.



Depuis tout à l'heure, Jonesy évitait de regarder ses colocataires piochées dans la casquette de la tombola du dimanche. 
Elle était un peu comme prise au piège entre deux fortes personnalités, du moins c'est ce qui émanait de ses compagnons de voyage. Ça et le fait qu'elle connaisse Malak.



Et puis quand Malak l'a surprise à zieuter dans toutes les directions sauf la sienne, forcément il avait fallu que Jonesy fasse mine de la calculer.



Ça allait bien avec une des conversations au bureau, tiens : Dans le pire des cas Jo, si tu te retrouves nez à nez avec un serial killer, fais genre tu le calcules pas ça passe.



C'était pire qu'un serial killer. Les tentes avaient dans la mémoire familiale une option tous les occupants pensent à s'entretuer à un moment du séjour.



Ils avaient donc visé juste… Ce séjour aurait tout d'un Wes Craven revisité à la sauce fondue pour trois.



"Je dors pas près de l'ouverture." Ponctue Jonesy.

Dé #1 : impact positif
Bien que vous soyez dans une tente, il semble que la mairie ait pensé à vous. De nombreuses couvertures, plaids et duvets permettent de tenir chaud et un réchaud est là tout prêt pour vous laisser préparer des chocolats chauds. Dans un coin vous trouverez même des chamallows.
C'est l'heure de la pyjama party sous la neige tombante.

La politesse acharnée de Malak d'un côté, le pétage de durite progressif de l'inconnue de l'autre... Ça lui fait penser : "C'est quoi ton nom?"
Après tout elle n'arrive pas à identifier la starlette qui cherche le caméraman qui pourra l'extirper de cette situation.

Jonesy ne cache pas être blasée, en même temps elle n'avait pas de réel souvenir d'avoir participé à ce tirage au sort, ça avait dû lui prendre après une journée bourrée de tellement d'appels que cette partie spécifique du jeu concours était passé à la trappe.

L'opératrice fixe encore la duchesse amateur du camping cinq étoiles lorsqu'elle revient sur la proposition de Malak.
Il faut que Jonesy se rende à l'évidence, si leur destin est de tester le premier chalet classe économique, autant la jouer cordiale. "Mais oui Malak, qui n'a pas de chocolat dans son sac ? En 2022?" Sa tête tourne dans la direction de l'éternelle optimiste. Certes Jonesy songeait à bien porter son âge, ce qui ne voulait pas dire qu'elle savait le faire.

Au final valait-elle mieux que l'autre, en train d'improviser une télé-réalité survival en Alaska mais façon Walmart?

Jonesy inspira un grand coup avant de retirer son sac de son épaule, déjà malmenée, parce que baisser la tête était la seule façon de ne pas frotter sa tête au dôme de la tente, comme un ballon de baudruche.

"Si on est des acteurs, c'est une sacrée impro."

Dé #2 : impact négatif
Malgré les plaids et couvertures disponibles, il semblerait que la chance se retourne contre vous. un coup de vent un peu trop fort, et c'est un bout de tente qui s'envole. Le souffle frais qui s'engouffre, gonfle la tente : ce n'est pas certain qu'elle tienne la nuit.
Et la neige, elle, ne cesse de tomber.

La couverture entre ses mains semble lui faire rentrer ses crocs. Elle n'avait pas pris conscience jusque présent de la fatigue accumulée par son addiction inavouée au travail : Une relation fougueuse et quelque part étouffante qui lui apprenait à rester sur ses gardes en toutes circonstances. Malak aurait pu se passer de l'irritabilité née du manque de sommeil.

Jonesy a du mal à rester en place, son instinct de survie avec le temps tendait presque comme un string, elle devait se sortir la tête du bureau...

Quand la tente rejoint la discussion elle, bien vivante entre les colocataires, Jonesy voit ses chaussures couvertes de la tombée du jour, blanche, immaculée et glaciale, la neige s'est infiltrée, elle ne sait comment, en bourrasque.

Elle frissonne, regarde un coup Victoire avant de sautiller du côté de la toile non occupé. La tente paraît en place mais le vent lui, se fait une joie de son concert gratuit, et l'air siffle, très fort contre les extrémités.

A priori la demoiselle VIP est parvenue à bloquer le point d'entrée de la poudreuse.

Jonesy place la couverture que lui a envoyé Malak sur ses épaules.

"Super séjour, note maximale, cinq étoiles. Hundred percent would recommend to a friend."