C’était une blague.
Une vaste et étrange blague ; un coup du sort ; du karma, peut-être.
D’une caméra cachée, tu ne sais pas.
C’était une vaste blague ; retrouver la policière ici, et une étrangère qui ne semblait pas des plus ouvertes.

Le vent est fort ; la marée monte et les arbres se plient ; la chalet devant vous n’a pas l’air acceuillant – les colocataires pour la nuit, encore moins.
Mais tu devais faire avec – pas le choix ; pas le temps de rebrousser chemin ; et tu les hais.
Tu hais ceux qui t’ont inscrit à ce jeu concours, ceux qui t’ont dit que ce serait une bonne idée, t’aérer l’esprit, prendre du recul – non.
Tout ça n’était qu’une vaste blague ; une étrange sensation de déjà vu avec l’épisode de la patinoire.
Ça allait mal finir.

Tu rentres à la suite de Djill après avoir jeté à un coup d’œil à l’autre femme ; tu ne connais même pas son prénom, à vrai dire. un fantôme, presque.
« Sympa, tu es sûre que tu ne veux pas te présenter à nouveau ? je serais ravie d’avoir une nouvelle introduction de ta personne. » sarcastique ; épuisée ; sur les nerfs – déjà, si vite.
Et la rousse, dernière à entrer.
« Et toi, pas de présentation non plus ? on ne t’appelle pas ? »
Alors que tu ne t’étais pas présenter non plus ; alors qu’elle ne te connaît pas non plus.
Mais tu le sentais, au fond de toi ; ça allait être une mauvaise nuit.
Si nuit il y avait, au vu des bruits extrêmement rassurant qui semblaient provenir de la forêt.

Pétasse qui résonne à tes oreilles
Pétasse dans les tympans alors que tu es prête à répliquer tandis que l’autre se met entre vous
Tandis que les boom boom de la porte retentissent et que tu sursautes, observant la porte
« on dirait bien que c’est le coin des pétasse, ouais, et en plus on a la visite. »
Porte qui se brise et tu les vois
Que leurs têtes dépassent

Et que Djil te cassent les pieds à coup de sécurité.
« sécurité mon cul, faut s’en débarrasser surtout ! »
Et c’est instinctif ; besoin de se protéger
Toi qui ne pense pas à la policière
A la force de l’ordre devant toi
Ton flingue de sortie que tu braques sur les animaux ; « la sécurité ça se règle comme ça chez moi, Calmell. »
le sang qui arrive trop vite à ton coeur ; qui tape contre ta cage thoracique ; le stresse qui monte, le danger qui arrive avec l'adrénaline -
et tu sens que la porte ne va pas tarder à lâcher, à les laisser entrer ; il te faut quelqu’un d’autre, pour se battre, quelqu’un d’autre pour s’en débarrasser.
« hé la rouquine, essaie de trouver une arme dans la cuisine pendant que l’autre idiote joue à l’équilibriste. »
Se mettre à l’abri ne suffira pas à vous laisser tranquille ; ils viendront tout casser ici, que vous soyez en hauteur ou non, et rien ne pourra vous sauver.
Sauf si vous les tuez avant.
Avant que la porte ne saute.
En espérant que tu ne sois pas le seule à vouloir vivre, dans ce taudis.

Et ça t’avance bien d’avoir son nom, ah c’est sûr que ça aide la situation que tu as envie de lui dire, de lui sortir alors que tu sais que ça ne servirait à rien mais
L’envie de se défouler
Elle
Est forte.
Et Calmell qui t’emmerde avec un permis à la con ; Calmelle qui ne pense qu’à la loi alors que vous ne savez pas si vous allez vous en sortir indemne.
« Tu m’en parleras peut-être plus tard non, poulette ? tu crois pas que y a autre chose de plus important là tout de suite ? »
Qu’est-ce qu’elle t’énerve ; presque envie de la flinguer aussi, mais ce serait trop gratuit, ce serait trop pour rien.
Et puis, sait-on jamais, elle pouvait peut-être devenir utile.
((tu n’y croyais pas))

« Gwen » que tu réponds simplement à perry ; qu’il n’y a que ça à répondre, de toute façon, pas besoin qu’elle en sache plus ; sans compter que Djill lui avait déjà donné son profil juste avant, quasiment.
Djill qui décide de se la jouer superhéro et t’entends le bruit du meuble sur le sol, la voix de la policière qui demande de te pousser et tu t’exécutes ; elle sera la première à être attaquée, si son plan foire, ce qui n’était pas pour te déplaire.
« Tu comptes faire ton job de protectrice avec un meuble, Calmell ? au vu de la vieillerie, je ne suis pas certaine qu’il tienne. »
Ils avaient bien réussi à faire un trou dans la porte ; faire un trou dans le meuble n’en serait qu’aussi facile, probablement.

Alors tu cherches ; l’idée de bloquer la porte n’est pas mauvaise en soit, juste complexe.
Il y aurait bien le lit, mais il serait trop léger, leur force trop puissante.
Il faudrait quelque chose en métal, de grand et lourd, mais il n’y avait rien dans cette baraque, rien d’utile dans ce chalet à part des vieux meubles en bois.
Et des allumettes.
Pour la cheminée.
« on peut peut-être les effrayer avec du feu ? »
En espérant que le bois et le papier à disposition ne soit pas trop mouillés ; en espérant que ça suffise ; et dans le pire des cas, tu avais encore ton arme.