l’habitude des balades nocturnes qui te quittent pas, qui te font parcourir les rues d’auckland comme celles de malmö six mois auparavant, l’air marin qui chatouille tes narines et c’est plus facile la nuit, quand tout se ressemble, quand perdu sous les étoiles, les rues de la nouvelle-zélande sont semblable à celles de suède, te rappellent un peu d’où tu viens. quand la nostalgie te saisi, que tu repenses avec affection à tes origines, un peu blessé d’être arraché à tes racines, la tête sous l’eau dans ce monde que tu connais pas, qui te connait pas non plus. le soleil se lève, pourtant, tous les matins, pour te rappeler que le temps avance, avec ou sans toi, qu’après la nuit vient le jour, après les moments sombres viennent les moments de lumière, qu’après chaque malheur viens le bonheur, équilibre parfait entre le négatif et le positif, la balance fragile qui se maintient toujours.

ton chemin, vagabond, qui te mène encore une fois ici, petite boutique devant laquelle tu passes régulièrement, quand tu rentres au petit matin, faible lueur qui éclaire la rue, quand la lune maintient encore son règne, à peine repoussée par le soleil qui vient imposer sa dictature, quand les aiguilles de la montre attachée à ton poignet marquent à peine les huit heures et demi, alors que tu pousses la porte pour rentrer à l’intérieur, l’odeur des fleurs qui remplace celle caractéristique du centre ville, qui te prends le nez, te rappelle sans cesse la maladie qui accable la ville, quelle tragédie.

vendeur aux cheveux blond qui t’accueille, le sourire poli au bout des lèvres, alors que tu lui dit bonjour et te voilà prêt à acheter des fleurs avec les quelques pièces qui se perdent dans tes poches.

enthousiaste mais pas trop, la politesse en avant, assez pour te mettre à l’aise, t’inviter à rentrer. un petit sourire qui s’étends de répondre à sa question, lui dire que tu vas bien et renvoyer la formalité, échange inévitable. la main dans les fleurs, les doigts qui caressent délicatement les camélias qui remplissent les étals, tu marques la réflexion d’un petit hmm pour lui signifier que t’as bien entendu la question, que tu vas y répondre mais c’est compliqué parce que tu sais pas vraiment pourquoi t’es là.

acheter des fleurs, je suppose réponse facile, déjà toute prête. réponse qu’il doit être las d’entendre. c’est la lumière qui m’a attiré les yeux fixés sur les nombreuses fleurs, à identifier les prix pendant ta réflexion, comme un papillon l’existence fragile, sujette aux changements.

je sais pas trop, en réalité quelque chose dans l’air qui te pousse à être honnête, j’ai… les pièces dans les mains, quelque chose comme dix dollars dans mes poches ? sourire un peu peiné, tu sais bien que la vie coûte plus chère que ça, y a quoi, à dix dollars, ici ? peut-être que tu l’offriras, cette fleur, tu sais pas vraiment.