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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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21.07.23réouvertue du forum, recensement, et petit évent (www)
04.01.23fermeture temporaire du forum, ceci dit, on revient vite !
10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)
01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici
14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)
26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.
27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
10.08.21bloom ouvre ses portes ❤
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Gigi » (Ah) What can I say?

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Sam 20 Aoû - 22:57
(Ah) What can I say?
I smile at the fact that I'm better now
Going where I'm supposed to be

Le buzz de la porte d’entrée retentit, suivi du claquement familier lorsqu’il la pousse à l'aide de son épaule. Le vent glacial a chassé l’insupportable somnolence qui s’accrochait à ses yeux dans le bus, mais les bâillements ne tardent pas à revenir lorsque la torpeur du hall les enveloppe. “Désolé, faut une clef pour l'ascenseur." D’habitude, monter au troisième, ce n’est pas un problème, mais dans leur état et en sachant qu’il va probablement devoir faire le plus gros du travail, ça lui donnerait presque envie de se laisser choir dans les escaliers. Il essaie de s'accrocher à la promesse du réconfort après l’effort, d’appliquer la pensée positive par laquelle sa mère ne fait que jurer; parce qu’au fond, elle n’a pas entièrement tort: ce sera pire en geignant.

Et au final, c’était pas la mer à boire, si on met de côté leur pas traînant et le temps mis à gravir la poignée de marches en essayant -sans trop de succès- de faire le moins de bruit possible. “J’ai pas de brosse à dent pour toi mais je peux te passer du dentifrice si tu veux…” chuchote-t-il en palpant chaque poche de ses jeans à la recherche de la clef de sa chambre. Lui a en tout cas besoin de se passer de l’eau sur le visage. “Eeet j’ai du démaquillant, au besoin.”
Si ça enlève le maquillage de théâtre, ça devrait arriver à bout du sien, non ?

Le verrou tourne et la porte s’ouvre doucement sur la petite chambre sombre. Il lui fait signe de rentrer avant que des regards indiscrets ne leurs tombent dessus, même si la plupart des autres résidents sont soit endormi, soit encore en train de faire la fête en ville. Plutôt que de chercher l’interrupteur à côté de la porte, il contourne sa chaise de bureau pour allumer la petite lampe d’appoint, moins agressante, avant de se pencher vers la multiprise au pied de son lit pour allumer la guirlande pendue au-dessus. “… Voilà.” Sa présentation des lieux est à la hauteur de la banalité de la pièce, petit rectangle avec une fenêtre qui prend la plupart du mur du fond, là où il a poussé son lit. Rien d’incroyable, comme il l’avait dit.

Oh, il ne s’en plaint pas: c’est cozy, assez lumineux en journée et en plus une chambre privative. Le manque de personnalité, il y a pallié comme la plupart des étudiants: en tapissant les murs de trucs. Des posters refilés par les cinémas, des pochettes de vinyl chinées dans les vides grenier, des références et moodboard imprimés pour les cours, et quelques photos de famille qu’il est certain de ne pas avoir mis dans sa valise. Les murs vert pâles lui semblent pourtant encore bien vide comparé à sa chambre d'ados.

Rien d’anormal, quoi, si on met de côté le thème ambiant qui est très… Particulier. “Ouais heu… Regarde pas de trop près si t’es sensible, je veux pas que tu fasses des cauchemars.” En plus, en ce moment, il travaille sur un écorché en classe, alors tout ce qui surplombe son bureau n'est pas hyper appétissant, surtout les blessures en latex épinglée au tableau en liège. Heureusement, la pénombre cache le pire, mais ça ressemble quand même un peu à l’antre d’un serial killer.

La pièce est traversée en quelques enjambées, juste assez large pour pouvoir contourner la noiraude sans devoir faire de gymnastique pour lui sortir un T-shirt. Le premier sur le haut de la pile lui arrive lui-même presque à mi-cuisse et arbore ce qu’il croit être la couverture d’In Utero de Nirvana, d’après l’inscription en dessous l’ange à l’épiderme translucide. “Ça te va ?” C’est pas comme si elle allait sortir avec, mais il ne peut pas empêcher la question de s’échapper, aussi bête soit-elle.

Maxence-Horace Zwyssig
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Maxence-Horace Zwyssig
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Dim 21 Aoû - 18:30


Et quand la nuit tombe, sonne l'heure
Je revois Jackson dans Thriller
Et Jack l'Éventreur, les serial killers
Et Carrie et Chucky et tout me fait peur
Et Freddy Krueger, Hannibal Lecter
Et Carrie et Misery et tout me fait peur


Gigi a les joues frappées par le froid, rougies légèrement par endroit, mais la porte claque derrière eux les ramène progressivement (brutalement) aux chaleurs des chauffages des logements étudiants. C’est toujours mieux que la fausse chaleur du moyen de locomotion, le bus qui tremble, qui vrombit, qui secoue sur le dos d’âne, quand la brune laisse sa tête tomber sur l’épaule, fatiguée, elle flâne. Devant le grand ascenseur, Gigi se sentait déjà soulagée, souriante, presque bouche-bée, mais que neni, il faut une clé… Et la brune se met à rire ((c’est les nerfs qui se mettent à lâcher)). - Comment ça une clé ? Qui fait ça ? C’est un peu sadique quand même… Elle rit, Gigi, elle rit, mais quand elle voit la montagne de marches, elle vient à soupirer. Ca doit être plus facile à monter qu’à descendre, pas vrai ?

C’est que ça monte doucement, mais sûrement. Pas à pas. Avec l’écho dans la cage d’escalier de leurs voix. Celle de Gigi commence à être un peu plus abîmée, c’est qu’elle a bien chanté, c’est qu’elle a bien crié. - Je vais utiliser la technique du doigt. T’en fais pas… Toute sourire de toutes les petites attentions, toute sourire devant le garçon. Appuyée contre le mur : elle a une révélation. - T’as une copine ? Tout le monde n’a pas de démaquillant chez soi… Raccourcis facile, raccourcis malhabile. Elle ne réfléchit pas une seule seconde : parce qu’elle ne le connaît pas, parce qu’elle ne sait pas vraiment qui réside là.

La porte est enfin ouverte et Gigi se glisse tranquillement dans l’appartement, elle ouvre sa confortable doudoune, jette un coup d’œil curieux : mais tout le monde a l’air endormi, il n’y a pas d’autres signe de vie. Dans la petite pièce, les lumières viennent illuminées les folies de l’éphèbe, met en valeur la large et imposante fenêtre. Gigi fait un tas avec sa veste, et son petit sac.
- Ça fait du bien d’être chez soi ? J’adore tes guirlandes, elles sont trop cool ! Gigi aime bien les éclairages, elle aime les lumières qui éclairent les visages ((et les verres)).

Les yeux de la jeune fille dérivent, devant la décoration, se concentrent sur les vinyles, sur les morceaux de corps humain déstructurés. Et il est inquiet, et elle rigole en réponse sans vraiment s’en soucier. Les films d’horreur, c’est qu’un moyen pour se rapprocher, racoler les corps et les cœurs pour ceux qui faisaient semblant. C’est peut-être un peu ragoûtant, un peu dégoûtant, mais elle n’a plus rien à vomir… - C’est quoi ? Un projet artistique ? C’est un peu bizarre… Je t’avoue que je suis pas forcément la plus à l’aise avec l’anatomie. Tu bosses sur des films d’horreur ? C’est bien fait… Un peu dégueu’. Je regarde pas trop de films d’horreur, enfin… J’ai bien aimé Carrie, la vengeance avec Chloë Grace Moretz. ((c’est plus pour l’actrice que pour le plot, n’est ce pas?)) Elle grimace légèrement et dépose ses affaires au bord du lit. Elle s’assoit aussi ((se laisse tomber)).

La brune récupère le t-shirt du bleu, regarde le corps angélique sur le haut : elle se redresse et fonce l’enfiler. - T’inquiètes pas ! Je sais pas où est la salle de bain, mais je vais la trouver. Je reviens ! Elle n’attend pas, Gigi, elle n’attend pas de réponse et sort de la pièce pour chercher la salle de bain, pour pouvoir se changer, se rincer la bouche, pour foncer enfiler quelque chose qui ressemble à de la fripe. Dans l’appartement, elle essaie de trouver la bonne porte, parmi celles fermées. L’une de ses mains ouvre une première porte : erreur. Il y a quelqu’un. Elle la referme immédiatement. - Oh putain, désolée. Puis fonce dans la pièce à côté. Bingo.

Devant le miroir, elle utilise la méthode qu’elle devait employée : du dentifrice sur le bout du doigt et elle frotte contre ses dents, contre sa langue, déforme sa bouche, ses lèvres ((peu élégant)). De l’eau dans sa bouche, elle crache le dentifrice encore un peu pâteux, entre ses lippes il y a encore une sensation louche. Pas la peine d'en remettre une couche. Sa langue passe contre les incisives, elle grimace et se démaquille, frotte son visage avec un coton, ou ce qui ressemble à du coton… C’est au tour de sa robe de filer, elle retire ses souliers, la tenue pour le t-shirt trop grand ((elle trouve ça cool… elle risque de lui piquer)).

Gigi dans le couloir, dans la pénombre retrouve finalement le garçon… Elle ne lui dit pas qu’elle a sûrement réveillé un autre habitant de la colocation. Puis elle revient de manière totalement nonchalante contre le lit : - Alors, tu aimes bien ? Tu me trouves comment avec ton t-shirt ? Cuisses à moitié dénudées, plus naturelle, pas déguisée.

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Rhode Ang
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Dim 21 Aoû - 22:17
(Ah) What can I say?
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C’est étrange d’être avec Gigi hors du contexte d’une fête; soudainement, ça crève les yeux qu’ils ne connaissent finalement pas grand chose de l’un l’autre, à part leur tendance à festoyer jusqu’à tard dans la nuit et à finir pencher sur le grand téléphone blanc. “Non, c’est le mien." répond-il avec le plus grand sérieux du monde avant de prendre la pose et sa meilleure voix de fausset. “Tu le sais pas, mais là-dessous, c’est full glam hun.”

Il rit, s’amuse de cette supposition un peu vieux jeu. “J'rigole, c’est pour les cours.” Peut-être bien qu’il expérimenterait avec du maquillage classique si le canvas n’était pas si défoncé; si ça sert à embellir, alors il aurait besoin de plus qu'un peu de fond de teint pour y arriver, et à ce moment là autant porter un masque.

Mais là, c’est sa chambre qui est scrutée, admirée sous toutes les coutures avec plus de curiosité que le jugement qu’il commençait à craindre. Ça lui fait se demander à quoi ressemble celle de la noiraude, s'il serait surpris; mais il n’a pas vraiment de raison de s’y inviter. C’est déjà assez une anomalie qu’elle soit ici.
Comme si elle avait accumulé toutes ses questions dans sa tête durant cet instant de contemplation, le flot de parole ne s’interrompt plus. C’est presque impossible pour lui d’en placer une pour répondre à ses questions, interrompu dans son élan par la mention du remake de Carrie qui vient piquer son égo de hipster et lui faire faire la grimace. “C’est à peu près ça, enfin, c’est ce que je suis venu étudier.” Un regard au t-shirt choisi, les organes visibles sous l’épiderme. Ouais, si elle ne kiffe pas trop l’anatomie, c’était définitivement pas un premier choix, mais il n’a pas le temps d’en proposer un autre qu’elle s’en empare déjà.

Et comme une fusée, la voilà partie.

Le plantant là, comme un con.

Les escaliers n'auront pas eu raison de son énergie au final. Il hésite à se lancer après elle, la guider pour lui éviter de se tromper de porte, mais l’éventualité d’être celui qui débarque dans la salle de bain alors qu’elle est en train de se changer le décourage d’essayer. A la place, il enfile le t-shirt avec lequel il a dormi la veille, une vieillerie délavée de son père qu’il doit avoir avec lui depuis son premier séjour à l’hôpital, soupir de contentement d’être enfin débarrassé du jean sur lequel il a définitivement renversé de la bière avant de le jeter dans le panier à linge.

Quand la noiraude revient dans la chambre, il est à genoux sur le lit en train de fermer le store. Le temps de se contorsionner pour la voir, elle est déjà plantée devant lui. “Ha, heu…” Faut avouer que ça lui fait bizarre de voir quelqu’un d’autre avec ses vêtements; en général, c’est plutôt lui qui piquait les t-shirts de sa sœur, pas le contraire, et s’il a l’habitude de voir ses propres jambes pâles dépasser de ses pulls le soir, c’est autre chose lorsque c’est la chair de quelqu’un d’autre. Ce qui est totalement stupide: elle montre pas plus de jambe qu’en short, mais d’une façon ou d’une autre le contexte change tout, brouille son cerveau si fort qu’au lieu de trouver les mots, il lève le pouce en l’air, la morsure de la gêne malmenant ses joues sous le faciès de marbre.

C’est la manœuvre d’évasion qu’il tente, fuyant vers la salle de bain. Super- fait comme chez toi hein, je reviens !” Il n’attend même pas sa réponse avant de fermer la porte de la chambre derrière lui.
Se passer de l’eau sur le visage aide, même si l’image reste dans un coin de son esprit. Il soupire, lutte contre la flemme de ne pas se laver les dents, lève un œil bleu vers le miroir pendant qu’il s’y affaire mollement. La lumière pâle du néon au-dessus de lui n’arrange pas vraiment le portrait, le fait grimacer alors qu’il tire la peau, essaie de redonner un peu de symétrie à son visage. Sourit.

Un peu dégueu’.

Ouais, c’est vraiment le mot.

Il essuie l’intérieur de la prothèse avant de retourner se cacher derrière.

Lorsqu’il revient avec le verre de saline où nage tranquillement son faux œil, une voix le hèle de la chambre d’à côté, mais pas un mot de plus n’est échangé sauf deux énergiques pouces vers le haut et un rire qui se meurt quand Max referme la porte derrière lui. Tain quel con… grommelle-t-il tout bas, piqué par le sous-entendu derrière le geste. Mais son ton s'adoucit immédiatement lorsqu'il s'adresse à son invité, imprégné de la fatigue qui l'interrompt d'un bâillement. “Tu peux prendre le lit.” Il n’y a pas de salon chez eux: c’est plus un dortoir glorifié qu’un vrai appartement, et il se voit mal aller se glisser dans le lit d’un de ses coloc. Mais pour une nuit, il ne va pas en mourir. “T’as besoin d’autre chose ? De l’eau ?”

S’il lui en amène un verre, elle ne devrait pas confondre avec celui qu’il pose sur le bureau.

Maxence-Horace Zwyssig
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Lun 22 Aoû - 20:17


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Quand il s’en va, Gigi regarde son téléphone. Elle le récupère dans la poche de la doudoune sans vraiment comprendre une seule seconde ce qu’à pu ressentir le garçon. Elle regarde les notifications. - T’es où ???? Ce à quoi elle répond – Chez Max. Le temps passe doucement – C’est qui Max ? Et Gigi se sent un peu bête devant son écran, elle ne sait même pas si ses amies le reconnaîtrait, elle ne sait même pas comment le décrire sans repenser aux bavures qu’il y a sous la prothèse. Alors la brune esquive un peu la question, évite les mauvaises formulations : on reste toujours joyeux et con. - Tu connais pas. T’es où toi ? Sourire badant sur les lippes. - Toujours là-bas. Tu me raconteras demain… Si tu t’en souviens… Les doigts sont autonomes, on efface les erreurs, au traces de crayon un coup de gomme. C’est un peu maladroit, de devoir s’y prendre plusieurs fois.

De retour, dans sa chambre, il tient un verre… Contenant lui même quelque chose. Gigi n’arrive pas très bien à déterminer ce que c’est… En fait, elle est plus préoccupée par les selfies de sa soirée. Zoom sur les photos qui la font sourire : parce que leur état était de pire en pire… Parce qu’en sombrant dans la boisson dans la joie on les voit croupir. Puis sa tête se tourne vers Maxence… Ce qu’il dit, ça na pas de sens. - Comment ça je prends le lit ? Tu vas dormir où toi ? Tu dors pas avec moi ? Il y a pas d’autres lit, pas vrai ? Ca me dérange pas moi tu sais… Entre deux murmures, Gigi se moque bien du futur. Elle n’a pas besoin de milles et unes tournures : la brune est directe, fonce à toute allure. - Ah bah… Puisque c’est demandé, j’aimerais bien un verre ou deux pour décuver, même si… On est d’accord que ça va être dur demain.

La brune s’étale un peu plus sur le lit et tente de créer une place, un peu tordue, un peu désarticulée, drôle de poupée. Sa main, ses doigts s’étalent contre les draps et tapotent doucement tandis que son regard s’est absentée, Gigi est ailleurs, encore à rigoler. - Allez viens là… Dès que tu ramènes le verre. Ne me dis pas que tu as peur d’une fille comme moi. Gigi est à moitié éveillée, à moitié défoncée : mais c’est la meilleure partie de la soirée, celle pour faire connaissance, celle où on s’accable des évidences, celles où les corps sont tous morts après l’alcool et la danse. Gigi aimerait danser encore, réveiller dans cette chambre les corps et les morts.

A la fin des soirées, les langues sont déliées, comme si toutes les masques que les personnes portent la journée finissent par céder. Elle aime la simplicité, elle aime quand il n’y a rien à cacher et ce garçon a le visage a moitié fissuré, à moitié camouflé. Peu importe ce qu’ils diront, il est probable qu’une partie passe à la trappe, que certaines révélations importantes finalement lui échappe : d’autres pas, resteront gravées dans les flanelles de sa mémoire auditives, visuelles.

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Lun 22 Aoû - 22:47
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Le sourire de Gigi illuminé par son téléphone le captive un instant, simplement sur le chemin de son regard qui se perd durant un instant de somnolence éveillée. Mais elle le réveille bien vite, même si le “Hein ?” qui sort en premier donne plutôt l’impression que son cerveau est encore endormi. “Ha, heu…” Il lui montre vraiment toute l’étendue de son vocabulaire, de la poésie comme on n’en fait plus, tout ça pour trébucher sur un “T’es sûre ?”

Ouais, elle a l’air plutôt sûre vu la façon dont elle lui fait une place dans le lit. Max sait que c’est un peu des conneries, de faire tout un plat pour un lit partagé; des trucs qui n’existent qu’à cause des principes hétéronormés de leur société, fondés sur rien de concret. C’est pourtant pas comme s’il faisait partie de ces gens qui pensent que l’amitié homme-femme relève du rêve utopique, loin de là, et pourtant ça lui donne l’impression de transgresser une règle tacite. Est-ce que ce serait différent s’il ne la trouvait pas jolie ? Il n’est pas trop sûr. Partager son lit avec un inconnu, c’est juste… Alien.

Mais au fond, il a déjà dormi avec sa grande sœur, et pas que quand ils étaient mômes, ça devrait pas être pire, non ?

La vérité, c’est que c’est pas tant d’elle dont il a peur. Enfin oui, un peu, mais pas de la manière à laquelle elle pense. “D’accord.” obligé d’abdiquer face à son raisonnement, ce n’est pourtant pas sans y poser une condition. “Mais on éteint toutes les lumières.” Ça paraît peut-être évident, ou alors complètement arbitraire, mais il ne reste pas assez longtemps dans la chambre pour s’expliquer.

Le verre qui s'alourdit au fur et à mesure de se remplir menace de glisser de ses mains moites. Dans l’obscurité de la kitchenette, il cherche à calmer les palpitations douloureuses qui s’affolent et rendent le bout de ses doigts gourds, descend déjà un verre entier d’eau dans ce but, sans grand succès. Un frisson secoue son corps, le presse d’arrêter de se prendre la tête et d’aller se cacher sous les couvertures pour s’abandonner aux bras de Morphée.

Ça va, dans le noir, elle ne verra rien.

Il revient enfin avec l’eau promise, pousse ses médicaments pour faire de la place aux deux grands verres sur la petite table de nuit. Le réveil enlevé sur son portable et celui-ci branché au chargeur, c'est déjà l'heure pour l'extinction des feux, la guirlande partant la première avant qu'il ne se dirige vers la petite lampe du bureau. “Bon ben, j’éteins.”

Et comme ça, la petite chambre est plongée dans le noir.
Les mains cherchent le lit à tâtons, veulent lui éviter de s’asseoir par mégarde sur son invitée. Elles y rencontrent ce qu’il pense être un genou, une petite excuse soufflée du bout des lèvres s’élevant dans la pénombre, aussi discrète que le claquement délicat de sa prothèse contre la table de nuit.

Plus qu’être en boxer avec une quasi inconnue, c’est maintenant qu’il se sent vraiment à poil, même en lui tournant le dos. Il a beau ne pas avoir bu autant que Gigi, le lit lui semble tout de même onduler sous lui, secouant la soupe qui lui sert de cerveau. Il sent déjà que la nausée se battra avec le sommeil pour le faire se retourner, alors il cherche à occuper son esprit, espère que la noiraude ne s’assoupisse pas à vitesse éclair. “T’as l’habitude de dormir chez les autres… ?” L’obscurité a transformé tout ce qui sort de sa bouche en murmure; ils n’ont pas besoin de plus, si proches l’un de l’autre.

Maxence-Horace Zwyssig
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Mar 23 Aoû - 16:58


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Éteindre les lumières… - Bah… Oui. Je comptais pas me coucher la lumière allumée. Gigi sourit, amusée, sans comprendre où il en veut venir. Ce n’est que quelques secondes après que son cerveau se met à cogiter. Elle n’est pas sûre de comprendre, ne veut rien apprendre. Ses sourcils viennent se froncer. En fait, tout est logique, pas de questions, pas à cette heure-ci. Elle ne doit pas penser, elle doit être l’image même de ce qu’elle est aux yeux de ses parents : l’irresponsable jeunesse ivre de la vie sans succès, sans prouesse, sans talent, bonne à rien qui gâche son temps.

Le garçon s’en va, et Gigi soulève le drap pour glisser ses jambes l’une après l’autre. Sous le drap, elle regarde de nouveau son écran en attendant. Elle est noyée par les jolies photos qui donnent l’impression que sa vie est gâchée, qu’elle n’a jamais rien à offrir ni à donner. Il y a les jolies filles sur instagram, elles ne sont pas plus jolies en vrai. Il y a les jolies gens pesés au kilogramme, ceux qui vendent en quelques clé la minceur en programme. Il y a les tiktok de la soirée, ceux absurdes qu’on affiche qu’en privé. Il y a aussi des messages illisibles qu’elle a envoyé, ceux qu’elle a reçu, auxquels la brune n’a jamais répondu. Les yeux mi-clos devant l’écran, elle ne se souvient déjà plus quand elle a pris certaines photos, plan focus sur le front des potos…

L’éphèbe n’est plus absent et Gigi prend en cadeau ce modeste présent. - Merci, trop aimable ! La brune dans le lit vient se redresser pour ne rien renverser quand elle goûte le liquide translucide. Dégouline contre le bord de ses lèvres le fluide. Elle s’essuie avec son poignet, étale simplement l’humidité. Puis Gigi retombe, zombie dans le pieux, à cette journée elle ne fait pas pourtant ses adieux. - D’accord.

Elle sent la présence se rapprocher, et quand elle est touchée, quand il a atteint sa peau : Gigi ne bouge pas, elle se met seulement à ricaner. Créature malicieuse dans la chambre cachée. La pénombre a envahie la pièce et ses pieds se frottent l’un contre l’autre alors qu’elle a encore envie de vomir : l’eau qu’elle a avalé a du mal à passer, mais ça va aller. La tête contre l’oreiller, son corps est à moitié tordu pour rentrer à deux, pour n’être plus que des moitiés cadavériques en train de décuver. Ses murmures lui parviennent et naturellement, elle se met aussi à chuchoter, comme quand tout est plus intime, comme si chaque parole devenait leur secret. - C’est qui les autres ?… Ca m’arrive parfois, dans le lieu de la soirée, chez des amis aussi. Une fois, j’ai terminé dans une baignoire à l’extérieur. Les souvenirs, la nostalgie des meilleurs moments pincent un peu son cœur encore enivré. Elle rigole rien qu’à sentir la douleur que c’était.

Gigi a la tête tournée, il y a la chevelure dans la pénombre qu’elle n’arrive même pas à visualiser. Un corps entier à côté, qui gît avec le sien. Elle se demande s’il est encore masqué, elle est curieuse un peu plus, de cette peau que l’on cache dès que la lumière se met à briller : ou peut-être est ce semblant de proximité qui l’attire comme papillon de nuit qui cherche à s’éclairer dans la chaleur de la lumière, désorienté. C’est qu’elle se rapproche un peu plus du garçon, insecte attiré par le sirop de yacon. - Et toi ? Est-ce que tu dors toujours ici après les soirées ? Si tu veux… On pourra finir chez moi. C’est… Petit. Mais bon.
D'ici là, elle aura peut-être oublié, encore une fois. ((ou pas))
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Mar 23 Aoû - 23:43
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Elle fait écho à ses mots, lui fait hausser les épaules. Il est trop fatigué pour mieux réfléchir à comment formuler ses questions, les yeux restant pourtant grand ouverts même si les paupières sont lourdes. Entre deux mots, malgré le brouillard de l’ivresse, le moindre froissement de draps, la plus petite inspiration, tout semble assourdissant. Dans ce silence, le rire de la noiraude semble résonner dans sa tête, la situation incongrue le faisant lui-même souffler du nez. “Carrément ? Et tu sais comment t’as fini là ?” Dieu sait ce que foutait la baignoire dehors en premier lieu; il n’en a vu hors des salle de bains que comme abreuvoir de fortune dans les pâturages, mais il doute que ce soit la même raison.

… D’ailleurs, il y a des vaches en Nouvelle-Zélande ?

Voilà les questions stupides qui commencent à surgir du fin fond de l’inconscient, le cerveau qui continue à tourner à 100 à l’heure mais qui n’a plus suffisamment d’énergie pour se consacrer à des pensées sérieuses, comme s’il n’était pas assez stimulé par l’hypervigilance du corps à côté du sien; par la chaleur partagée sous les draps, les tibias que ses talons effleurent à peine quand il plie les jambes, le poids à ses côtés qui veut le forcer à glisser vers le milieu doucement mais sûrement.

L’idée qu'il leur faut rentrer de soirée pour s’inviter chez l’autre le fait sourire doucement. C’est l’ordre des choses avec eux, la situation naturelle. “En général j’me débrouille pour pas louper le bus de nuit, mais j’peux faire une exception…” Ça peut pas être plus bizarre après ce soir, pas vrai ? Et comme ça, il pourra satisfaire sa curiosité, prendre lui aussi le temps d’observer la noiraude à travers son antre. “C’est chez toi chez toi ou chez tes parents ?” A son âge, ce ne serait pas déraisonnable d’encore vivre à la maison, surtout si elle est aux études-

Si elle l’est ?
Qu’est-ce qu’elle fait dans la vie, à part faire la fête ?

Il ne veut pas se lancer dans un interrogatoire, préfère attendre patiemment, le visage niché dans son oreiller et les doigts traçant machinalement le cadre du lit. Gigi la mystérieuse, Gigi la reine de la fête… Il se demande ce qui se cache sous son masque à elle, s’y s’en est seulement un. “La dernière fois que j’ai dormi chez quelqu’un, j’devais avoir genre… 13 ans ?” Les mots profitent de la somnolence de l’ego pour se faufiler hors de ses lèvres. Ça devait être l'anniversaire d’un ami au printemps, avant que tout parte en couille, mais qui ou ce qu’ils ont fait exactement, il ne sait plus. Les souvenirs de cette année sont flous, à moitié effacés par instinct de préservation, l’éponge passée sans distinction tant que cela peut atténuer la détresse.

Un peu comme le lendemain d'une soirée arrosée, en fait.

Maxence-Horace Zwyssig
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Mer 24 Aoû - 14:12


Et quand la nuit tombe, sonne l'heure
Je revois Jackson dans Thriller
Et Jack l'Éventreur, les serial killers
Et Carrie et Chucky et tout me fait peur
Et Freddy Krueger, Hannibal Lecter
Et Carrie et Misery et tout me fait peur


Un silence dans ses pensées, c’est comme si on avait passé tous ses souvenirs à la machine à laver, 60 degrés, quelques centilitres d’alcool pour tout désinfecter : tout a été lessivé. Il n’y a plus que les souvenirs amers du réveil, les rires égosillés, la douleur dans la colonne décapsulée, son autre ami avachi sans glorieux lauriers de l’autre côté. C’est tout ce dont Gigi se souvient, elle oublie les bons moments, elle oublie les tirailleries d’antan. Elle oublie tout Gigi, nouvelles rencontres et nouveaux amis. Elle oublie tout, après les chants, quand elle rit. - Non… C’est allé trop vite pour moi. Mon pote non plus, s’en souvient pas. Des rires plus nerveux, plus crispés qui sèchent avec le linge de quelques regrets, elle n’a même pas toute l’anecdote pour la raconter, elle n’a pas tous les mots pour pouvoir les dicter. C’est flou, comme cette soirée. C’est fou d’avoir tout rater (habituée aux défaites sans aparté).

Gigi sourit face à l’acceptation. L’une de ses mains rejoint le flan du garçon qu’elle attire contre son torse, son visage, ses côtes, ses cuisses, ses mollets. Elle se colle pour l’étouffer, électricité statique cherchant à se dissiper malgré son corps amorphe, cherchant la conduction. - Merci. Qu’elle murmure en errant dans ses draps, plus à l’aise comme ça. - Ouais. J’ai un petit studio en solo. C’est vraiment petit par contre, je cherche une collocation… Mais c’est pas évident. C’est pas que Gigi n’aime pas les gens, c’est que ses moyens ne sont pas des plus élevés, c’est que la vie ne lui permet.  - T’aimes bien la collocation ? Question sans réelle importance ni prétention, les mots sont juste source de petites délivrances.

Gigi parle parfois beaucoup, écoute aussi. Elle a l’impression qu’il n’a pas vraiment vécu à attendre ça, comme ça. Elle a l’impression que le garçon n’a jamais eu la chance de pouvoir vraiment s’amuser, que sous ce masque on ne lui a donné l’accès à lumière. Pourtant, la jeune fille ne fait la corrélation, elle n’a pas le confort nécessaire pour réfléchir vraiment, profondément aux questions. - T’as tellement de choses à rattraper… Qu’elle glisse doucement contre la nuque du garçon. Gigi a envie de s’engager, elle voudrait qu’il puisse tout rattraper, mais le temps a déjà filé. Elle aurait bien aimé le garder, le garder contre elle comme le corps du bleu. Cependant, on ne peut que tenter de rendre le présent plus joyeux. Et puis Gigi n’est pas totalement elle même, ou peut-être qu’elle l’est trop : la sobriété en moins, ses idées noyées volent pas haut. - Il y a des choses que tu aurais aimé faire, que t’as pas pu faire ? Je parle pas forcément de rêves. Des rêves, Gigi n’en a pas, ça vole bien bas.

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Mer 24 Aoû - 18:11
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Boire à en oublier, Maxence n’a pas encore atteint ce sommet, un peu trop raisonnable dans sa rébellion tardive. Un peu effrayé, peut-être, de finir comme ceux qu’ils retrouvent malades, gémissant plié en deux à gerber dans un buisson; les mises-en-garde contre les bitures expresses que craignaient tellement sa mère toujours quelque part au fond de sa conscience, cette menace de fermer les yeux pour la dernière fois sous l’emprise de l’alcool.

Est-ce qu’au moment de prendre son dernier souffle, Gigi verra tous ses souvenirs défiler intacts ? Comme un bêtisier durant les crédits du film et les scènes coupées en bonus où l’on s’esclaffe et on brouille le texte ? Ça semble étrangement doux pour une idée sombre, redécouvrir sa vie après l’avoir vécu un peu trop follement, d’avoir le droit de recoller les morceaux pour raccorder le film de sa vie avant de ranger la bobine.

La main de la noiraude lui arrache un soubresaut, vient chatouiller ses côtes mais ne s’en satisfait pas, le tire contre elle pour combler les quelques centimètres entre leurs corps. Il se laisse faire comme une poupée de chiffon, paralysé dans ses bras, le palpitant battant à tout rompre sous la cage thoracique envoyant tant de sang dans ses tympans que la voix lui semble feutrée; lointaine, comme prononcée au fin fond de l’océan. “Ça va…” Trop choqué pour élaborer, alors qu’en vérité, ça lui convient bien, même s’il n’a pas vraiment choisi ses colocataires et qu’il est difficile de pousser quatre garçons à nettoyer derrière eux. C’est mieux qu’être encore coincé à la maison.
C’est mieux que de faire du sur-place.

La peau de Gigi lui semble bouillante aux endroits où elle rencontre la sienne, si différente de la bise glaciale qui s'immisce sous la cadre de la fenêtre. Son enveloppe renonce à la crispation, se laisse doucement mais sûrement fondre dans l’étreinte, comme un animal qui prend enfin ses aises, se niche un peu plus contre la source de chaleur. Les lèvres de la noiraude lui chatouille la nuque, le fait frissonner doucement alors qu’il hoche la tête, ferme enfin les paupières. Le matelas ne semble plus autant ondoyer, blotti ainsi contre elle, alors qu’elle est bien plus éméchée que lui.
Peut-être que c’est pour ça qu’elle se sent si à l’aise de le prendre dans ses bras, peut-être que c’est juste normal pour elle; quelle que soit la réponse, il n’y a probablement pas de mal à apprécier le moment, prendre le bras enroulé autour de lui pour le serrer doucement contre son coeur en réfléchissant paresseusement. “J’aurais voulu…” C’est dur à dire. Être adolescent, simplement ? L’ennui, la dissidence, les regrets, les crève-coeurs. Tout, tout ce que le monde semble parader comme étant des acquis mais auquel il n’a pas pû goûter, pas de la même manière. “Manger à la cantine…” Même s’il paraît que c’est dégueu, même si ça veut dire rester toute la journée à l’école. “Essayer de tricher aux examens… Ou sécher…” Alors qu’il sait très bien qu’il aurait été trop carré pour, qu’il aurait fallu une influence gargantuesque pour l’y pousser.

Se risquer aux premiers émois.

Ça, ça reste derrière ses lèvres, contrairement au petit rire qui vient à peine perturber la quiétude. “Je m’en fais pas trop… Y’a plein de gens qui ont fait l’école à la maison… Et j'ai pas à galérer pour acheter de l'alcool.” Une maigre consolation pour ne pas regretter, ne pas en vouloir au Maxence du passé de ne pas avoir eu le courage de retourner en cour. “T’as déjà fait tout ça, toi ?” Il se demande quand les années folles de Gigi ont commencées, si déjà pas plus haute que trois pommes elle était la reine des anniversaires ou si elle s’est épanouie en grandissant. Il a envie d’en savoir plus avant que l'inconscient ne l’engloutisse.

Maxence-Horace Zwyssig
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Jeu 25 Aoû - 0:01


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Contre son cœur, elle pose sa main doucement, elle ne l’a jamais vu cracher des fleurs. Maxence n’a peut-être plus vraiment de cœur. L’organe aurait pu s’éteindre, la flamme sur la mèche d’une bougie aurait pu être soufflée : mais on ne pose pas les questions qui fâchent, celles qui blessent. On fuit, on délaisse. La pulpe de ses doigts caressent, vagabondent sur le haut du garçon, de l’ocytocine elle cherche les effusions. Aimantée au corps de l’éphèbe, elle laisse tous les soupçons, aimantée elle sent en train de fondre dans la chaleur comme un glaçon. Sa deuxième main est recroquevillée, écrasée sous son propre poids, elle ne la sent pas. Peu importe, le sang demain de nouveau circulera. Et Gigi se love encore un peu plus, un peu plus fort vers la chaleur de ses bras.

Tout ce que dit Maxence sont des réalités que de nombreuses personnes ont déjà vu, vécues, connues. C’était le quotidien courant de presque tous les adolescents. La cantine, c’était vraiment dégueulasse, Gigi prenait l’argent pour s’acheter de la nourriture en dehors, loin des salles de classes pour manger à l’extérieur parce que les essais à la cantine étaient loin d’être vendeurs. Elle avait aussi triché aux examens, en copiant la même phrase finale que son amie : note divisée par deux, pas futées pour leurs fourberies. Sécher, Gigi l’avait fait, pour flirter, parce que les noms des profs absents étaient mal indiqués et qu’il faut profiter des incohérences pour filer, ou juste parce que le prof était trop chiant barbant, mais c’était à l’université qu’elle a vraiment dégénéré. Gigi ne dit pas grand-chose, elle se contente de faire taire ses pensées sur la berceuse de ses chuchotements, elle se contente se laisser bercer contre son dos tendrement.

- Moi on me demande encore ma carte d’identité des fois. Quand j’avais pas l’âge, je demandais à quelques amis de le faire pour moi.
Murmure t-elle tout bas, confession par confession. Elle fait glisser dans ses susurres, de son passé les ultrasons. - J’ai déjà fait tout ça… Sécher, c’était surtout quand je suis allée en médecine, finalement. J’ai pas vraiment géré… Mais bon, je me suis bien amusée. Quelques rires presque effacés par une voix douce, abattue, fatiguée. Deux années bousillées, gâchées, bafouées : le commencement de la débauche dans laquelle Gigi s’est enfoncée. L’honneur de ses parents pas respecter a flagellé les sommes qui pour elle devaient être dépensées : un gaspillage sans compter.

- Tricher par contre… On le faisait au lycée. Ca m’est arrivée de copier, puis reformuler, ou trouver des combines absurdes en écrivant un ou deux trucs dans la main… Jusqu’à ce que la peau fasse tout baver. La main de Gigi se blottie un peu plus fort, fermement. Sa voix est plus douce, monocorde, se rapproche chaudement. - Dis… Tu sais de quoi j’ai envie là ?… Que Gigi glisse doucement, que Gigi arbore fièrement. - J’ai vraiment envie de manger un gâteau. J’aurai du en prendre à la soirée. Elle se marre de nouveau, enfonce sa tête dans l’échine du grouillot.
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Jeu 25 Aoû - 14:45
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Avec sa petite stature et ses vêtements trop grands, Max doit toujours sortir la carte d’identité quand il achète de la gnôle alors il ne peut que compatir. La plupart du temps les caissiers voient la photo et ne posent pas plus de question: même à visage couvert, ils comprennent.

Y’a en réalité plus de pauvre employé de supérette qui ont vu sa tronche que de ses potes, c’est assez dingue.

C’est aussi pour ça que malgré l’avantage de l’âge, il est bien content de picoler aux fêtes, en plus de faire des économies. “Ma soeur me laissait parfois piquer une gorgée de sa bière alors que je trouvais ça dégueu…” C’est encore le cas maintenant, mais les papilles se font à l’arôme âpre du houblon à force. Contrairement à la cigarette dont il a suffit d’une bonne bouffée pour le vacciner de l’envie de recommencer.
Il s’amuse à essayer de construire une image plus précise de la noiraude à travers ses transgressions passées, de glaner plus de ces histoires que ce que la surface laisse entendre. Le choix de filière le surprend. Les lèvres s’entre-ouvrent mais décident de se refermer, ne rien souligner pour ne pas risquer de taper dans la fourmilière. Quelque chose dans les mots employés qui le mettent en garde, lui intime que la fête n’est pas la seule responsable de la fatigue dans sa voix. Alors à la place, il rit doucement aux plans foireux élaborés dans l’espoir de tirer sa moyenne vers le haut qui semblent bien plus drôle que de rabâcher encore et encore les matières penché sur la table de la cuisine.

Mais il ne peut pas en vouloir à sa mère. Elle a fait de son mieux, même quand elle galérait elle-même avec la matière, à sacrifier son temps libre pour jouer à la maîtresse d’école, même si ça n’avait pas l’air de trop lui déplaire.

Les doigts caressent distraitement la paume sur son cœur, tracent les tendons qu’il sent à peine sous la peau douce. Son esprit part un instant de travers face à la question, fait brûler le bout de ses oreilles en essayant de garder le “Hm ?” le plus nonchalant possible. Quand la vérité éclate, il reste con un instant avant de retenir l’éclat de rire qui remonte plus vite que la nausée derrière sa main, se pliant en deux avant de se redresser, tournant très légèrement la tête vers elle, l’obscurité nappée sur ses traits. “Ça peut s’arranger.” Pas tout de suite, non: il est bien trop assommé pour faire de la pâtisserie nocturne. “Y’a un camion de boulangerie qui vient sur le campus le matin, ils auront p’t’être quelque chose du genre, attend…” Pour ça, il ne faut pas le louper, alors il tend le bras pour tâter la table de nuit à la recherche de son portable, le trouve enfin, la lumière subite lui faisant plisser les yeux -même celui qui est vide. Ça va pas être agréable pour lui, mais il pourra toujours se recoucher après avoir fait ce petit saut.

Et puis, ça lui permettra de dormir tranquille, sans la peur que la noiraude ne se réveille avant lui. “Ce s’rait pas un gâteau à proprement parler, mais j’crois qu’ils ont des brioches à la crème, c’genre de choses…” Y songer arrive presque à faire oublier les torts faits à son estomac ce soir.

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Mar 30 Aoû - 0:12


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- Tu vois quand même, t’as trouvé des techniques pour gruger. Bon, c’est pas grand-chose une gorgée, j’te l’accorde, mais c’est bien mieux de trouver aucun plan.

Il y a ces soirées où on l’a rien d’autre à faire que de se vautrer dans un canapé, ou rien ne fonctionne comme on l’attendait. Gigi en a connu, les nuits où les corps sont inertes et trop reclus. Ceux qui gisent comme des cadavres emportant avec eux la lourde sensation de n’avoir rien vécu. Ce sont les moments les plus nazes dans les soirées, parce que l’amusement est déjà terminé avant même de commencer : alors que les soirées font venir le soleil alors qu’il est censé être depuis bien longtemps tombé.

Gigi contre Maxence garde le sourire copié collé. Les caresses contre la pulpe de la paume referment doucement ses doigts pour saisir les siens. Maintenant entremêlés, c’est son pouce qui cherche encore à cajoler sa peau, ses doigts, sa main, ce qu’elle peut atteindre. Contre le corps de l’éphèbe, depuis le début de la soirée, elle sent bien qu’elle est en bonne compagnie, qu’elle n’a rien à craindre. Elle se sent comme une pile déchargée et lui n’est que là pour l’aider à récupérer assez d’énergie pour que la matinée ne soit pas si dure ((elle peut toujours espérer)).

- Ah ?


Paupières entrouvertes comme les lèvres qui ont l’envie de se substanter. Des yeux éblouis par la lumière de l’écran, qui viennent se plisser, ce n’est pas agréable et pour une fois c’est la grimace qui vient s’illuminer. Un râle en reculant le visage en arrière : Gigi gigote. Elle patiente pendant la recherche, tourne la tête vers le garçon dont elle ne peut voir le minois barbouillé par les lueurs du smartphone.

- Ça peut être grave cool...

Gigi aimerait bien dévaliser un magasin entier. Gigi a toujours plus faim d’aventures et les lèvres de ses ami.e.s et les pizzas n’ont pas suffit à la rassasier. Rien ne réussit jamais à calmer ses envies d’éternelles soirées. Puisqu’elle est avare de toutes les gourmandises qui pourraient lui manquer, lui rappeler toutes les nuits qui sont uniques, déjà passées.

-  J’en veux. J’ai faim… Vas-y, je dors. Comme ça d’ici là, il sera demain matin.

Puis elle essaie de trouver le sommeil, de le conserver dans ses bras, mais elle ne trouve que la chaleur de Maxence, que dans les restes d’alcool un peu de malaise : drôle d’effervescence. Dans le silence de leur souffle, elle n’arrive pas à trouver le sommeil peut-être fait-il trop chaud pour s’aligner avec les bras de Morphée, peut-être qu’elle est encore trop dans le mal pour sauter dans une douloureuse nuitée. Dans la nuque du garçon, elle dépose ses lippes légèrement humides puis se laisse tomber de l’autre côté du matelas. Ses yeux se referment et demain probablement que sa mémoire lui jouera des tours, qu’il y aura des trous sans tracas.

- Bonne nuit. Un dernier souffle. Avant d'essayer de définitivement s'écouler.
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Dim 4 Sep - 12:37
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La lumière du smartphone laisse des photons fantômes derrière ses paupières closes; elles dansent paresseusement, perturbée à peine par la voix derrière lui et le vertige de la fête. Les commissures s’étirent, mais l’énergie de rire est passée, ne laisse qu’un soufflement de nez répondre à la solution incongrue de la noiraude pour faire un saut dans le temps. L’emprise de l’inconscient s’est déjà enroulée autour de lui; il ne remarque qu’à peine qu’elle a remplacé les bras de Gigi lorsqu’elle se retourne.

En ouvrant les yeux, c’est pourtant bien son visage qu’il voit en premier, rendu légèrement flou par la proximité. Le soleil n’a qu’à peine commencé à se lever, juste assez pour qu’il puisse distinguer ses traits placides: une expression si différente de la fêtarde fatiguée qu’il a l’habitude de retrouver échouée dans les toilettes. Si ce n’était pour le souffle qui fait voleter les mèches devant son visage et qui soulève imperceptiblement sa forme, l’on pourrait la croire morte, parfaitement inerte.

Il ose à peine bouger, sachant pertinemment ce qui l’attend, la bouche asséchée et l’estomac contrarié prêt à se venger; c’est la crainte de voir les prunelles marron s’ouvrir qui le pousse à se redresser, grommelant lorsque l’étaux se resserre autour des tempes. La main essuie les affres de la nuit de son visage, sa jumelle cherchant un des verres d’eau sur la table de nuit pour le descendre au plus vite, chasser la déshydratation qui tient son corps en otage. Les courbatures se réveillent au moment de se déplier, son dos se plaignant des folies de la veille. La démarche est molle, zombie errant à l’extérieur de sa chambre sans craindre de croiser une autre âme: personne n’est matinal dans cette colocation, pas même lui, ce qui se sent cruellement sur la tête de déterré qui le salue dans le miroir de la salle de bain.

Des fois, il y a du bon à aller se cacher derrière un masque.

Enfin, ça ne cache pas les cheveux en pétard ni l’élégance certaine du pantalon de survêt’ qu’il a enfilé vite fait pour aller rencontrer le camion, mais en sortant, le froid a un peu chassé le spectre de la gueule de bois, réveillé le corps engourdi par la torpeur de la chambre. Il est encore tôt quand il revient dans sa tanière, alors il dépose le sac en papier tiédi par les pâtisseries fraîchement cuites sur le bureau et enjambe précautionneusement la forme endormie de la noiraude pour mettre la fenêtre en post, chasser l’air alourdi par la nuit, non sans tirer les couvertures pour s’assurer que le froid ne la sorte pas de l'inconscient avant l’heure.

C’est un peu étrange de s’asseoir dans le petit espace restant sur son matelas et de tuer le temps en silence. Maxence essaie de se battre contre l’envie irrésistible de laisser son regard couler sur la forme à ses côtés, d’explorer les émotions étranges qui remontent en ayant quelqu’un dans son lit.
De ne pas laisser le souvenir de la façon dont son t-shirt tombait sur le corps de Gigi refaire surface.

C’est sans trop de succès; la nouveauté est bien plus intéressante que tout réseaux sociaux, même lorsqu’elle vient mordre ses joues, alors son téléphone ne traîne entre ses mains plus que comme l’assurance de ne pas avoir l’air d’un weirdo quand les paupières commencent à papillonner. “Hello.” Le verre qu’il est allé remplir pour elle est déjà tendu, prêt à être descendu. Vu son état de la veille, le réveil va vraiment être pénible, alors autant l’aider à ne pas douiller trop fort. “Tu veux du café ?” Toujours serviable, toujours gentil, quel bon petit garçon. Et puis comme ça, il pourra peut-être chasser l’inconfort du lendemain, maintenant que l’intimité de la nuit s’est levé.

Maxence-Horace Zwyssig
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Mar 6 Sep - 22:16


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Gigi grommelle un son étrange, qui n’a rien à voir avec une phrase. Puis elle entrouvre légèrement les yeux. Il lui faut du temps pour réaliser où elle est, avec qui elle est, quelle heure il est. Il lui faut du temps pour sentir toujours les douleurs à l’estomac et la nausée. Il lui faut du temps pour comprendre qu’elle n’est pas chez elle, que ses habits ne sont pas les siens, qu’elle s’est probablement changé sans trop comprendre ce qu’il s’est passé. Il lui faut du temps pour voir que c’est le type un peu discret dans les soirées qui vient toujours l’aider, mais dont elle ne se souvient que par flash quand elle est réveillée. Alors, Gigi plisse les yeux quelques secondes, ne se relève même pas. Des questions fusent dans sa tête remplis de souvenirs divers et variés, mais elle n’a aucune idée de ce qu’elle fait ici… Ni même de ce qu’il s’est passé…

- Euh… Salut.


Gigi tente de se souvenir de la soirée. Elle se souvient qu’il est venu la chercher dans les toilettes, qu’elle a vomi… Qu’elle a vu une amie en passant les escaliers, qu’ils sont sortis de la maison et puis, plus rien. Le noir, un trou béant, une tâche dans la mémoire. Les souvenirs ont freezé… Dans sa tête tout est brouillé, navire qui a perdu les amarres dans la marrée de mauvais alcool (mauvais pinard). Elle prend le verre d’eau en fixant le bleuet, elle secoue la tête pour dire oui. Le verre d’eau en main, elle l’avale d’une traite, laisse couler sur le bord de ses lèvres. Une question pend dans ses pensées, une questions commence à l’obséder alors que ses jambes presque dénudées se réchauffent sous les draps. C’est que Gigi aimerait savoir, pour vérifier si elle doit aller à la pharmacie ou pas. - Dis… Max. Est-ce qu’on a… Enfin… Tu vois. Fais l'amour quoi. Je me souviens pas de grand-chose… Je crois. Après être sortie de la maison. Elle lui tend le verre et lui sourire en signe de compensation. Son estomac est barbouillé, les intestins veulent crever, ou peut-être est ce le corps entier qui veut la délaisser….

- Parce que sinon… Il faut vérifier qu’on s’est bien protégé.
Le médicament est pris illégalement, mais la pilule et les moyens de contraception sont un autre trésor qu’elle ne s’est pas procurée. Avec un mouvement de jambe, elle soulève les draps et rigole tout bas. - Tu saurais me faire un debriefing ? Sauf si t’as un trou noir, comme moi… Ses mains viennent se frotter contre ses yeux, alors que rapidement l’une d’entre elle vient cacher son bâillement, avec un saut dans la voix. Elle ne regarde que lui, Gigi. Elle le regarde avec une drôle d’affection, maintenant qu’il y a la matinée, maintenant qu’elle sait qu’elle a partagé un peu d’intimité…
Doivent-ils assumer ?
Que doivent-ils assumer ?
Quels sont les fardeaux qu’elle doit porter ?
Quelles conneries a t-elle encore fait ?

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Mer 7 Sep - 23:07
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Gigi a le regard perdu de ceux qui peinent à reconstruire le puzzle de la veille; cette première confusion qui prend immédiatement en émergeant de l’inconscient hors de son lit, comme si le corps savait à l’odeur des draps qu’il n’est pas chez lui. Ça fait depuis un moment qu’il ne l’a pas vécu, mais les souvenirs antiques de l’enfance ne peuvent que lui faire compatir avec la mine égarée de la noiraude. C’est tout ce qui lui retient d’aller mettre de l’eau à cuir pour préparer deux tasses de café instantané qui feraient hurler les vrais amateurs, mais qui feront tout à fait l’affaire pour aider à rincer la gueule de bois.

C’est quand il se décide à se relever qu’elle reprend la parole, lui fait d’abord tourner les talons innocemment pour écouter la question qui peine à sortir avant que celle-ci ne le frappe comme poing remonté à bloc, le pauvre téléphone portable lui échappant des mains. C’est lui qui perd ses mots maintenant, ses balbutiements interrompus par le sursaut qui le prend lorsque le verre qu’il s’empresse de récupérer est tendu, non sans manquer de le faire tomber lui aussi par-terre. Il le serre maintenant contre son cœur comme une vierge effarouchée -ce qu’il est- au bord de la syncope, le drap écarté ne l’aidant pas à reprendre sa contenance.

Les précautions énoncées n'aident pas, venant lui emmêler les pinceaux, lui faire dire un “Oui, bien sûr-” bien avant de répondre à la première question, ce qu’il réalise avec un train de retard. “J’veux dire, de vérifier qu’on- enfin, pas besoin, parce qu’on a pas, heu. Couché ensemble. Mais c’est bien- d’être prudent.” Toute la résine du monde ne pourrait pas cacher l’embarras montant en crescendo sous le masque, et il sait très bien que plus il parlera, pire ce sera, alors c’est le rire nerveux qui l’emporte dans une vaine tentative de détourner l’attention. “Quelle idée- ce serait genre, trop bizarre. Avec moi, t’imagines ?”

Oh non non Max ne doit surtout pas l’imaginer: il ne faut pas qu’il fasse revenir la pensée fugace qui a traversé son esprit la veille. Malheureusement pour lui, l’alcool ne l’a pas emportée avec lui, les évènements de la veille étant on ne peut plus clair dans son esprit. “Je, heu, vais faire le café, j’te raconte tout après, ok ?” Il sait très bien qu’une fois loin de la noiraude, il ne voudra plus remettre les pieds dans sa chambre, mais se passer d’un repli tactique n’est pas envisageable.

De toute manière, il n’a pas trop le choix: regarder l’eau bouillir va quelque seconde, mais plus il passe de temps dans les parties communes, plus il risque de tomber sur un de ces colocs, ce qui serait marginalement plus mortifiant que la compagnie de Gigi. Alors, c’est plateau en main qu’il revient avec les deux tasses, le lait et le sucre. Un défi d’équilibrisme qui, vu sa précédente démonstration d’adresse est certainement un choix audacieux; le destin se fait un peu plus clément, probablement suffisamment amusé par sa détresse pour se contenter d’à peine une goutte de café renversée. “Ha heu, ça c’est pour toi, tu m’as dit que tu en voulais, hier soir.” C’est vrai qu’à le voir presque lui apporter le petit-déjeuner au lit, y’a de quoi se demander s'il s’est passé quelque chose entre eux. “T’es pas obligée si tu te sens trop barbouillée.”

Il est si raide sur sa chaise qu’il en oublie de respirer. Soudainement, le Max décontracté qui l’a accueillie au réveil a été remplacé par une boule de nerf qui préfère regarder le sol plutôt que de risquer de croiser son regard. “Heu, oui, hier, t’étais vraiment pas bien, et tu m’as dit que tu voulais voir ma chambre et… Voilà.” Littéralement le pire résumé des évènements de la veille, auquel il ne peut s’empêcher de rajouter un “On a juste dormi. Et parlé, un peu.” comme si ça n’avait pas été assez clair.

Il ne sait pas s’il doit mentionner les câlins, préfère passer l’information sous silence par crainte que l’idée de l’avoir enlacé lui de toutes les personnes la mette mal à l’aise maintenant que l’ivresse a été chassée.

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