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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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21.07.23réouvertue du forum, recensement, et petit évent (www)
04.01.23fermeture temporaire du forum, ceci dit, on revient vite !
10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)
01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici
14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)
26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.
27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
10.08.21bloom ouvre ses portes ❤
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Désiré » My heart can't be faithful for long . TERMINÉ

 ::  Albert Park Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mar 16 Aoû - 22:38

Maybe I'd change for you someday
But i can't help the way i feel
Wish I was good, wish that I could
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Les arceaux de pensées par dessus le crâne se matérialisent presque lorsque Riley fronce les sourcils, plissent les paupières et qu'il imagine un peu mieux les formes abstraites.
L'eau vrombit contre la chair, l'épiderme frémit sans sentir les vagues glaciales et le garçon s'enfonce un peu plus dans la fausse mer, le visage immergé entièrement pour oublier les songes amers, les idées vaseuses et les cauchemars éveillés.
La soirée s'est enfin amenuisée, les silhouettes ébauchées se sont enfuies et les stroboscopes ont fini par s'éteindre dans les autres pièces. La respiration lancinante, Riley reprend de l'air vers l'extérieur, glisse les pouces contre les orbiculaires pour en enlever les gouttes et tourne le visage vers Désiré à côté, au plus proche. T'as une sale gueule.
Les lèvres s'étirent, la langue glisse entre les dents et il mordille pour essayer de capter la douleur pourtant, il ne sent pas grand chose au niveau du menton ni des mandibules alors il vient enserrer la peau, enfonce les doigts et laisse finalement tomber la nuque contre la céramique blanche, les yeux qui suivent les luminaires violacées par dessus le crâne.

L'ambiance presque morose, chagrinante, ça tord l'estomac jusqu'aux bronches, là où les fleurs pleurent et réclament de sortir, qu'elles doivent aimer et enserrer l'être aimé à côté.
Les prunelles marbrées reviennent à Désiré et il laisse le cou pivoter pour l'apercevoir complètement, s'attarde sur la rondeur proéminente dans la gorge, les clavicules qui se meuvent sous l'impulsion des épaules qui fracassent les remous.
Le grabuge dans les reins jusque dans le ventre, les passions réclament et l'ivresse comme argument, Riley se rapproche tout en frappant Désiré dans les côtes. Le coup est faible, les mouvements mous et il grogne un peu. T'as invité que des péquenauds ce soir... La honte. La hon-te.
Les gloussements hors de la poitrine et Riley reprend de l'air, le peu d'oxygène que les pétales veulent bien lui laisser lorsqu'elles s'entassent comme des ballerines les unes sur les autres. Tu dois vraiment te sentir seul, pour organiser des grandes soirées comme ça...

Le souffle chavire et les pulsions reprennent le dessus, tant pis pour les remords, les regrets seront plus facilement supportables.
Les paumes s'accrochent contre les épaules et les lèvres pincent le rebord des lèvres, là où les stigmates des ecchymoses règnent encore, Désiré toile inachevée, Désiré toile que personne ne veut voir afficher. Parce que Désiré dans l'fond, il voudrait ne pas le vouloir ni le désirer, il préfèrerait crever une bonne fois pour toute que continuer à sentir les nausées lui arracher la chair, les fièvres brûler le crâne et le chagrin ternir sa vision.
Ça martèle rapidement sous le thorax, ça cavale et ça s'écarte aussi effrayé que l'autre, comme si ça n'avait pas été pensé, non jamais. Merde.
Et si Riley recule pour tousser, il tourne le dos à ce dernier, les paumes qui enrobent le visage pour se débarrasser de la liqueur dans le sang, du vermeil sur la gueule comme artifice piètre.
 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
étudiant
Riley Kennedy
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Mar 16 Aoû - 23:50
Don't look at me for help, I hate to watch you drown

Still tried my best, no doubt, the fuck you talking about?

Ca lui bat dans le tempes, les mélanges sirupeux collés dans le palais, le nuage opaque lui broie les sens, vapeur blanche et fumée noire. Désiré a les yeux qui clignent douloureusement, les ridules frisent aux coins des amandes et la chair froisse dans les remous tièdes. Le monde a défilé, pour son plaisir, son désir, sa fête, et il regrette déjà, d’être un Chanteloup à réception, la coupe coincée dans les airs pour claquer des bises françaises, le coupe qui déborde, d’être moins bon que ses ancêtres aux jeux des niaiseries croquantes qu’on s’échange, la gorge déployée. Désiré épuisé, d’avoir plus bu que le foule compacte d’une promotion qu’il ne connaît pas, sa faute, s’il n’a même pas essayé, et allonge  les bras le long de la porcelaine, les noeuds dans le dos s’étirent la nuque rejetée, yeux encrassés dans les néons lanvande-fushia et les doigts qui refermes sur le jack, penche la bouteille comme une balancelle.

C’est terminé alors forcément, Riley est là, ça le ferait marrer, parce que, quand c’est terminé, Riley est encore là. Parce que c’est une croix personnelle Riley, son souffle froid qui chatouille, ses mots désagréables qui raclent, sa risette de môme insupportable. Le crâne pèse du plomb, c’est la déception de ne pas avoir une Anastasia ou une Pamela, après s’être pris pour César, avoir ouvert les portes d’un banquet en gobelets, rouges et larges, et les caisses de champagne de son oncle, mais Riley.

T’crois pas qu’tu devrais te barrer. C’est ce que les connards font quand la fête est terminée…

Il ramène le goulot aux lèvres, et boit, un autre trait mortel, un autre pas vers l’inconscience, une nuit sans rêve par pitié, déjà trois jours qu’il vit sur le fil d’un nerf tendu comme l’élastique des cheerleaders. Les phalanges de la main aveuglée tâtonnent sur le versant opposé, un rectangle rouge, une tige, et peut-être que l’odeur de mort lui saturera moins les côtes. La fouille s’interrompt dans un grognement étouffé, qu’il aime pas qu’on le tripote, qu’il en a déjà marre, la migraine qui lui donnent envie de s’enfiler des boîtes entières de cachetons, et Riley, les éclats qui détonnent dans le clapotis des bulles, écrasées une à une à la surface.

J’m’en branle. T’es qui toi, à part un putain de péquenaud de plus… La remarque chagrine un rire amer, gratte dans l’oesaphage brûlée des excès, nicotine et liqueur, et le regard tombe dans la marrée des bulles, le gargouillis des vérités dégueulasses. Les crocs se serrent, la mâchoire redessinée, parce que c’est sûrement juste le premier coup d’une longue série, que ça finit toujours comme ça, et ça, ne finit jamais vraiment. Et toi. Tu dois vraiment te sentir désespéré pour t’y pointer.

Désiré relâche la bouteille, qui tourne avant de se stabiliser, et un soupir acerbe, les yeux qui se rallument en relevant un menton provocateur, que ça lui demandera sûrement des coups de pied au cul pour se défaire de la teigne. Riley qui lui écrase les doigts sur les épaules, son corps qui raidit prêt à encaisser un poing, les siens fermés prêts à rendre aussi, vite, avant d’avoir senti la douleur, avant les flash lumineux du cerveau ébréché des substances et de la douleur. Les lèvres charnues se collent contre les siennes, la sueur froide même dans le bain brûlant glisse dans le nuque, et les yeux agrandis de stupeur, clignent sur le délire, décontenancé, son temps de réaction altérée et les fusibles cramés qui veulent hurler et déchirer contre un Riley, planqué le dos comme les planches, commes les sacs dans lesquelles on frappe. Merde. L’héritier mord dans ses lèvres à y creuser un sillon et dans la plaie, le gémissent contenu de la douleur réelle, parce que tout est réel, à commencer par c’t’enculé de Riley qui s’improvise catin, sous son toit.

Contact, et ça se rallume, l’humiliation qui salent les joues d’un fard carmin et ses doigts qui agrippent dans les cheveux bruns, les ongles raclent dans le cuir pour enserre la prise et il tire, le regard fiévreux, lueurs haineuses reflétés par les néons. Riley, dont la gueule dégouline du poids des fautes, putain de poids de ses fautes, renversé dans la surface, le visage émergé et un mince filet noir aux commissures. Désiré est sur le point de câbler et il a la voix grave, lente, encore chargée des relents de menaces qui n’ont pas l’innocence des incartades habituelles.

Qu’est-ce que t’as fait ? Hein. Connard. Qu’est-ce. Que. Tu. Viens. De. Faire. ?

S’il n’est pas au fond de l’eau, c’est parce que Désiré est abasourdi, peine encore à le croire, que ce n’est pas l’illusion hasardeuse d’un cauchemar. Parce que si c’est un songe, il a le temps de réfléchir à s’il lui fait traverser la fenêtre ou le siphon.







Désiré Chanteloup
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Désiré Chanteloup
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Mer 17 Aoû - 0:48

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Les mots sont décousus, les pensées font le pêle-mêle de l'indécence et Désiré ne scande pas très fort, grogne toujours avec ardeur. C'est certain qu'il aurait pu se tirer avec les autres connards, Riley. C'est sûr qu'il n'a rien des chics types avec qui Désiré se plaît à trainer, des jolies filles sur qui les yeux s'arrêtent inlassablement. Non c'est sûr et là tout de suite, ça enfonce les derniers clous du désarroi dans le cœur, ça rappelle encore et toujours la fatalité d'un destin de vermine.
À essayer d'oublier les amoureux, à creuser les tombes pour y célébrer enfin le deuil, sauver l'organe pompeux des cercueils rosacés.
Pourtant là tout de suite, Riley a l'impression que c'est lui qui rejoindra les amoureux, sous la terre, sans les fleurs et sans les passions pour s'arrêter sur l'épitaphe, à murmurer des psaumes pour se rappeler les fragments bienheureux, les photos gravées à jamais dans l'crâne comme des souvenirs.
Là tout de suite, c'est la douleur électrisante, les cervicales qui craquent et la main qui agrippe le visage en face du sien lorsqu'il se retourne.
La vision défaille, les bronches tremblent à leur tour du maléfice et le sang perce à travers les dents, la mâchoire qui se tend pour retenir les trombes de pétales.
Ça le bute un peu plus, de devoir le regarder s'enticher des autres, ça le tue un peu plus de n'avoir droit qu'à la douleur lassante sur les côtes, les galaxies de violence comme fil rouge de la relation. Entre les pétales qui menacent de tomber, Riley empoigne fermement les sillons qui traversent les joues osseuses, l'attire vers lui et la mine renfrognée, Riley balbutie. Va-te faire foutre, putain d'enculé.

Le poing sans le salut vient claquer dans la mâchoire de Désiré et l'autre crache le sang grenat et les pétales violines, celles qui causent les vertiges et les nausées. Jamais vu un putain de débile comme toi. Personne devrait t'aimer, Dez.
Révélation acerbe, révélation qui prend du sens maintenant de l'admettre à haute voix. Il a les yeux brouillés par les kaléidoscopes fluorescents, entre les larmes et le remord soudain, le regret qu'il ne voulait pas entendre.
Riley se tient à l'écart de Désiré, patauge dans l'hémoglobine qui n'a rien de fabuleuse, le rouge bien loin des conquérants, il a celui des perdants sur le coin des babines, celui qui tâche les dents et raye le fond de la gorge.
C'est amer de devoir affronter la réalité, de se dire qu'il va finir par en crever. J'devrais te buter avant d'crever. Au moins moi j'suis sûr de revenir et toi, enterré six pieds sous terre avec les crevures d'ta race.
Un brin de mensonge, un brin de vérité, Riley déraille et les épaules sont lourdes, le crâne comme une percée et il vient appuyer les paumes contre le visage pour souffler, arracher les rainures rouges qui souillent la chair.
Il aurait préféré Riley, que Désiré n'existe jamais.
Il aurait aimé Riley, que Désiré sur son poignet, la marque comme ultime illumination, guide enfin les cœurs vers les chemins.
Mais Désiré dans son son poitrail de chair et d'os, il n'y a rien de Riley, rien d'un semblant d'attachement, rien rien et encore rien. Ça m'bute d'être avec toi.

Peut-être demain, le maléfice sera éteint.

 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Mer 17 Aoû - 17:05
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Comment ça a pu arriver ?
Ca va peut-être le bouffer, plus tard, de le savoir, Désiré, sa gueule fracass’, un tableau où le peintre s’est mouché, savoir, quand et comment. Lui, qu’à renoncer à réfléchir depuis qu’il se rend compte que ça le fait ressentir, les dégueulis des émotions dont il sature déjà, le noyau cérébral en fusion, le corps fondu comme la cire et voué à devenir une flaque dans laquelle il espère encore faire trébucher quelqu’un quand il en sera rendu là. Le sang recommence à tourner, comme si l’alcool avait changé de conduit, plus assomé mais révolté. Révolté parce que…

Putain Riley !

Hébété, même quand ça lui déforme la gueule, l’empreinte des jointures de l’acteur, il connaît par cœur, pourrait redessiner sans une seule erreur, faut dire aussi qu’il les a gravées dans le pli des côtes cassées au lycée, ça marque. Ca l’oblige à relâcher sa prise, à reculer, à commencer à pincer l'arête du nez, des fourmis partout dans le corps, que finalement c’est peut-être lui qui va se jeter par le fenêtre, la sensation que le crâne va exploser comme le bouquet qu’on lui crache à la gueule, la poésie d’une sauge lovée sur les artères, dissimulé dans la cartographie lavande des veines. Putain.

Dévoré de l’envie de le battre à mort, là, d’en finir, mais il a les muscles fourbus et cette lucidité sale, les néons d’une chambre froide, qui gémit que le soulagement sera de courte durée. C’est même pas sa putain de malédiction et maintenant il doit en porter la moitié, il a rien demandé, ça brise le cours de ses pensées en bruits de vaisselles cassées et il a besoin d’air, brutalement comprimé par l’eau tiède, souillée, et le brouillard danse à tous les étages, le duplex et la caboche vrillée.

Désiré, les deux mains étalées sur la gueule, s’il souffre encore, c’est que c’est réel, sort et laisse derrière lui les mots cassés par la hargne, écoute à peine les promesses de mort, une collection qui ne peut que s’agrandir, de toute manière. Ca l’irrite alors il ouvre en gros le robinet, comme si le bruit de l’eau courante pouvait couvrir la voix de Riley et le chaos de ses pensées. Les yeux plantés dans son reflet, il détaille ses ecchymoses, l’ahuri des amandes cerclés noir, charbonneux, le bleu des iris est mauve et c’est la faute des diodes. Le poing s’écrase dans l'illusion de lui, ça fendille en mille morceaux, vacarme en tesson brillant, et il se sent charcuté, plus seulement de l'intérieur. Les éclats se plantent dans la chair, mordent, réels, encore trop réels, des giclures pourpres et il faudra des points, mais il n’y en aura pas, ça restera un souvenir de Riley, comme s’il n’y en avait pas assez. Putain.

Désiré choppe le cellulaire à droite de la porcelaine, coupe tout : le jacuzzi, les basses du salon, les lumières et écrase la clanche de l’évier. Noir et plus un bruit, c’est calme, assez pour respirer, que l’oxygène était distordu dans la gorge en biais, les valves détraquées.

...casse toi.

Désiré a même pas hurler, pas réussi, c’est un filet de voix, le genre qui ruisselle amèrement. Le revers des paumes esquintées de part et d’autre de la cuve miniature, le front collé à la surface froide du puzzle de la glace, pour sentir le froid, apaiser l’ébullition. Les respirations s’espacent, sensation nauséeuse, et il expire en tremblements, pour pas s’effondrer.







Désiré Chanteloup
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Mer 17 Aoû - 21:44

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Ça tire sous l'amas de membranes et de nervures, les paupières peinent à rester complètement ouvertes et à ne pas se fermer sous la douleur que les pétales arrachent de l'organe qui cherche à battre plus vite afin de survivre, de maîtriser l'envie de s'écrouler, de frapper le crâne contre la céramique jusqu'à ne plus pouvoir se réveiller.
La voix de Désiré en trombe, son prénom prononcé comme l'ultime châtiment et Riley dont la mâchoire se resserre, sort à son tour du bassin maudit et attrape l'une des serviettes sur le sol, essuie le visage, frotte jusqu'à irriter les joues du vermeil horrible. Tu fais chier, Dez'.
Le garçon s'éloigne, il est lent, il titube, il a la voix faiblarde et l'envie d'en découdre n'y est plus. Spectateur d'une tragédie, peut-être qu'il va en crever, probablement, c'est certain. Alors l'échine ploie un instant sous le désarroi, les pétales encore de travers et il crache par terre, les filets glaireux du sang qui ne veulent pas partir, c'est immonde, ils s'accrochent sur le rebord des lèvres, tâchent les dents et les lèvres, peinture florale à gerber.

Riley n'a pas envie de partir, parce que c'est se condamner plus fort de sortir là-dehors, encore ivre, le cœur en vrac et les idées pas claires, l'envie de tout foutre en l'air, de se foutre en l'air. Non.
La pénombre sur les carcasses, les réverbères de l'extérieur se reflètent sur les rondeurs des muscles qu'il peut distinguer par dessus l'évier, l'épaule vient s'enclancher contre la porte et les yeux baissés, Riley ne sait pas vraiment par où commencer, le souffle rauque, déglutit sans cesse du sang qui assèche la gorge. T'en as rien à foutre que j'crève à côté de toi ? Ça me tue un peu plus de passer du temps avec toi. J'y peux rien, j'préfèrerais que ce soit pas toi.
La voix basse pour ne pas déranger les chérubins qui ont raté les flèches, raté le coche, ils n'auraient pas pu faire pire.
Riley encore l'alcool dans les veines, les idées flouées par les envies et les peines, il approche à peine, tripote la serviette et doit retenir les pleurs, ceux qu'on entend entre les sanglots, entre les plaintes. J'suis.. Désolé Dez. Mais dis un truc.
Ça écorche de devoir dire les mots imprononçables, parce que c'est Désiré, que c'est lui qui crève, qu'il devrait pas s'excuser, pas comme ça.
 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Mer 17 Aoû - 22:42
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Désiré est ébranlé, le dos en voûte, ligne cassée, et paupières fermées, les cils comme des plumes trop lourdes. Sur les débris, ceux imprégnés par la chair, ceux restés en travers de la jugulaire, sèche à rendre la  bouche pâteuse, Désiré s’égare et l’index se balade mollement sur les fissures, le relief des crevasses lui rappelle les cicatrices dont il est si fier. Si fier, Désiré, d’avoir toujours eu assez d’ennemis pour s’en faire à foison des blessures de guerre. Trop fier, Désiré, d’avoir eu un ennemi mortel, pour faire couler le sang maudit, rincer la terre entière avec, et surtout, ne le devoir qu’à lui-même et son caractère de merde, cet ennemi.

L’arc des épaules remonte avec désinvolture, ici, absent, il sera toujours acculé par la marque, épuisé de se débattre contre le sort et ses rires. L’héritier expire lourdement et le fardeau ne s’allège pas, le poids mort, mais pas encore, de Riley, pèse plus lourd que la fonte. Si ça n’avait pas été lui. Il pense, répète, comme de la petite musique, en léchant ses lèvres, amer, le goût de l’alcool, il fallait s’y attendre. Désiré se réjouit seulement d’avoir mal, assez mal pour ne pas croire à sa propre démence, et pouvoir s’y accrocher à cette souffrance, aux gouttes vermeilles et poisseuses qui dégringolent du poings fermé, ses larmes frustrées à lui dont les yeux sont secs, figés par l’incompréhension.

Avec lenteur, il soulève le crâne de qu’il reste de miroir, ça décolle la chapelure de verre scintillant, et pousse sur les paumes pour reculer le bassin du rebord. Ses mirettes éteintes replongent sur Riley, et rien, pas de plasma, pas de transformation en fumée, juste la douleur familière, des phalanges jusqu’à l’organe, d’être dans le noir à peine zébré par les ampoules au-dehors. Il distingue encore chaque trait de son visage pourtant, parce qu'il les connaît trop bien alors même que l'acteur ne lui a jamais paru aussi étranger. La pomme d’Adam roule une angoisse, Désiré, désemparé et écoeuré d’un vide qu’il a toujours combattu, avec Riley, mais Riley ne veut plus se battre, n’a jamais voulu ? et il se sent seul.

...Viens t’asseoir. J’vais nettoyer et nous chercher de l'eau.

Sans vraiment attendre la réponse, il ouvre le placard mural, fais tomber le paquet carmin bariolé d’une croix ivoire, encore emballé, et furtivement un sourire lui échappe. Trop con Dez pour avoir jamais voulu soigner une seule de ses plaies. Trop con Dez de s’en servir pour la première fois pour réparer Riley. Peut-être qu’avec un peu de fil pour suturer son cœur il voudra bien redevenir son ennemi. Il attrape le whisky, détache le goulot et répand le tiers restant dans le bain, trouble, empoisonné de fer et de drame. Désiré imbibe un premier coton de flotte, remplit le reste de la bouteille avec l’eau claire du lavabo avant de s’en servir une rasade, qu’il n’en peut plus de la transpiration glaciale qui rampe le long du cartilage dessiné de sa gueule. Avec une voix atone, il demande, en essayant d’essuyer, maladroitement, c’est la mauvaise matin qui est encore utilisable.

T’es un genre de dégénéré c’est ça ? t’aimes qu’on te frappe ?

Il a l’impression d’arriver à rien mais ça le console d’essayer de résoudre le sang, de pousser les pétales restés coagulés dans le reste, et tenter de trouver une explication rationnelle.







Désiré Chanteloup
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Mer 17 Aoû - 23:09

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L'ambiance est moins terrible maintenant que les choses sont dites, les excuses faites. Riley passe le pouce sous la droiture de la mâchoire, se débarrasse des perles nacrées qui chatouillent la chair, là où les ecchymoses se promènent, là où elles sèment le chaos.
Désiré bouge enfin, le remous des muscles qui craquellent, le dos qui se déroule et il glisse devant lui, n'ose pas encore relever la tête pour en voir le regard qu'il suppose déjà dédaigneux, parce que c'est Désiré, qu'il n'a rien à entendre de lui.
Pourtant. Les arcs bruns se froncent, les babines s'étirent et Désiré plus tendre que d'habitude s'empare du coffret bordeaux, là où dorment encore les médocs et les bandes mais là-dedans, il n'y a rien pou réparer les fissures dans la poitrine, pour retirer méticuleusement des bronches les pétales qui s'y embourbent, qui s'y accrochent, qui réduisent un peu plus le corps livide à néant.

La bestialité pour ce soir s'en est allée. Il plie l'échine sur le lit, déroule les jambes devant lui, les bras derrière lui tandis que les paumes s'enfoncent dans les draps tandis que le coton vient frôler les lippes, là où le sang coagule, là où les désirs s'effacent, là où la vie se meurt. Oh la ferme. Riley souffle par les naseaux, veut étouffer le rire mais il casse le silence minuit, souffle et finalement relâche la tension sur les coudes et tombe le dos contre la parure du lit. Peut-être. Ça fait de moi un maso ? Ça craint.
La grimace sur la gueule, la légèreté dans l'cœur et Riley étire les bras par dessus le crâne, bat des cils lorsqu'il regarde les néons valser au plafond, là où les forment ne font qu'un.
Jalousie dans l'ventre, ça lui fout la haine.
Doucement, Riley roule sur le flanc en râlant, les poumons encore fiévreux, les mains s'enroulent autour de son propre corps et il cogne la tempe sur le matelas. J'pensais que tu t'amuserais à m'traiter de pédale, te connaissant. Mais t'es peut-être moins bête que t'en as l'air.

La raillerie fait vriller les cordes vocales, ramasse les sourires pour les fourrer sur la gueule et il se redresse lentement, les ongles qui grattent les fils qui s'arrachent de la couette. Il ne sait plus trop quoi dire, la situation est désamorcée, c'est enfin moins répugnant.
Les pensées vacillent et les envies brûlent encore les reins, il préfère ne pas le voir, Désiré. Il a les mirettes qui tanguent sur les jambes puis les mains, le carrelage et les fenêtres. Tu veux savoir ça fait combien de temps ?
Les arcanes abandonnent, elles ne veulent plus être des mystiques, elles veulent tout avouer, tout dire, quoiqu'il arrive. Riley jubile déjà, ne peut retenir le gloussement et il hausse alors les épaules, distingue enfin les traits étiques qui font le visage sanguinolant de Désiré. T'imagines si.. Non. En fait rien. Le vide, il n'a pas envie de l'avouer, à demi-mot.
T'imagines si c'était réciproque.
T'imagines.
Mais le poignet vierge, Riley ne peut rien imaginer, rien faire. L'imagination en panne, il a besoin de la constance de la réalité, des chairs qui s'étreignent.

 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Jeu 18 Aoû - 0:57
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Un genou par terre, là sans y être, Désiré se regarde décoller les pétales claires, la jusquiame aurait été préférable, plus bref, entre les ongles noircis de sang séché. Avec le tissu, il racle dans les coins des lèvres, le moucheté rouille, le sirop d’un mal qu’il a connu, trop souvent, trop ardemment, le crâne renversé dans ce même lit, incapable d’appeler à l’aide et tout juste bon à échafauder des plans de conquêtes spectaculaires, à décrocher la lune pour des belles d'un été. Désiré, le crâne trop gangréné par les liqueurs et l’absurdité pour seulement s’embraser, reste coi, la mâchoire qui décolle parfois dans l’ébauche d’une question vouée à rester en suspens. Quelque part, il cherche des réponses, repasse le films de la dernière décennie, son erreur, aussi lamentable qu’elle soit, il ne s’en rappelle pas, et ça le bute.

C’est pas drôle Riley. Bois. Tu vas crever.

Désiré lui flanque la bouteille en travers du torse. La mort, il l’a croisé, une fois, une gouttière décrochée en plein dans la nuque, deux fois, la couleur des sentiments, mais après tout c’est juste un flirt récurrent, l’embrasser avec toutes les dents, à en voir l’âme qui se déloge du corps, Désiré n’y croit pas, trop jeune, pour imaginer que c’est seulement possible. Riley s’étale, dans ses draps, la joue qui frotte les parures, et ça arrache des grognements à Désiré, qui saisit le menton, pour continuer, maniaque, d’écarter les mèches et retirer les crasses qu’il devine plus qu’il ne les voit. Le cerveau vide et plein, il a la nausée du balancement des rouages, un mal de mer compliqué, que la migraine lui descend dans les organes et l'horreur remonte le sang dans les tympans, un charivari qui donne le tournis. Sans la magie des carousels.

T’es une pédale Riley. C’est comme ça. Ça règle pas mon problème.

Ni le tien. Le nôtre ? Ce truc que Riley leur a inventé pour les séparer, égoïstement, les obliger à ne plus jamais partager les rixes et les volées de poings, les ecchymoses partout et en toute occasion, à huis clos ou en plein air, bleu lavande ou orange crépusculaire. Privés, par Riley, des alliances forgées dans les flammes bleues d’une haine qu'il croyait juré pour l’éternité. Même l'au-delà si seulement il existe.. Les mirettes électriques suivent les gesticulations, dépité, Désiré, de le voir si serein. Parce que Riley sait depuis longtemps, à apprivoiser la nouvelle sûrement, son état aussi. Parce que Riley ça ne lui tombe pas sur la gueule à six heure d'une matinée hivernale, le cerveau éclaté d'excès. Désiré couve un ressentiment amer, un frustration dans les pores du visage moites, d’être mis au pied du mur de cette manière.

...oui.

Il veut savoir, chaque détail omis, chaque perversion tue, savoir où et quand, il a perdu son rival, l’a troqué pour une oraison funèbre fleurie.

J’imagine rien t’entends ? J’suis déjà dans une putain de réalité alternative. A ce stade, j’veux juste me réveiller.

Il le dit sans les tonnerres, la voix blanche, les nerfs fondus autour des os, pour que ça soit tout juste supportable. Parce que sinon, son crâne va fêler une bonne fois pour toute. Les compresses usagées finissent balancées en travers du sol et Désiré s’assoit sur la matelas à une distance raisonnable du brun, hors de portée des mains et des baisers volés, essuie la main tuméfiée dans le t-shirt noir, renonce à le retirer après une oeillade en biais, méfiant. Avec la gauche, il frotte lentement le visage, s’arrête pour masser les tempes, les cils écrabouillés entre eux dans un soupir dur.

Tu me fous dans une merde royale Riley….







Désiré Chanteloup
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Jeu 18 Aoû - 17:13

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Les ébauches amères sont là, elles valsent comme des épées au dessus du crâne, prêtent à perforer la charnure humaine, briser les os, enserrer l'âme comme on tord les nuques des coqs à l'abattoir. Riley condamné à mort pour avoir eu l'audace d'aimer, Riley condamné à baisser les yeux, ravaler les passions qui ne sont jamais réciproques, parce que c'est comme ça, qu'on ne change pas les cœurs qui battent sous les poitrines.
Il s'adoucit un peu, Riley. Les yeux qui roulent ailleurs, les phalanges qui serrent la bouteille contre le ventre et le souffle qui siffle, le coton continue sa course sur les lèvres, presque ankylosées, elles n'arrivent plus à s'ouvrir pour encore en rire sans en pleurer.
Le dos de sa main rabat celle de Désiré, il ne veut plus qu'il le touche, pas comme ça, pas ici. Qu'est-ce qu'on y peut, de toute manière. C'est comme une tragédie. Au moins on le sait à l'avance.
C'est le destin, la fatalité, le cours du temps on y peut rien, on va pas le résorber ni l'empêcher de s'écouler, alors on fait avec, Riley il a décidé de faire avec.

La gueule débarrassée des impuretés et de l'amertume, Riley se décide finalement à regarder Désiré qui emploi les mots fiévreux, ceux qui résonnent salement dans la caboche, ceux qu'il a souvent entendu de façon moins amical et il s'allonge encore, grogne un peu tout en laissant glisser la bouteille à côté de lui.
Il n'a pas envie de sentir le liquide transparent rouler à travers l'œsophage, il a encore envie de sentir les pétales gangréner, pourrir, qu'il n'aura qu'à crever ici pour tout oublier. T'as un égo mec... C'est...
Riley remonte les bras, enfonce le bas de ses paumes contre ses paupières pour replacer les pensées correctement, faire taire les envies tortionnaires. C'est pas à propos de toi, Désiré. Ça concerne que moi, c'est moi qui vais crever, c'est moi qui a les poumons dans un état pitoyable, c'est moi qui depuis des mois et des mois, à l'impression qu'à chaque respiration, ça va être la dernière. Alors viens pas me dire que je te fous dans la merde. Pitié. Tu veux pas t'intéresser juste à moi, là ? Me demander comment ça va, si j'ai pas trop mal.

La voix raille, elle s'estompe lentement et Riley laisse les sanglots briser le silence, arracher de la gueule de Désiré les cordes vocales, qu'il ferme un peu enfin son clapet.
Le poids des bras s'enlèvent des paupières, c'est humide et il aurait préféré ne pas affronter ça maintenant, pourtant il faut faire avec. Encore et toujours.
... On fête toujours nos anniversaires ensembles, hein . La nuque s'oblique pour le voir, lui qui s'est éloigné, comme si ça avait tout brisé.
Culpabilité, jalousie, c'est trop aigre là-dedans. Peut-être que s'il n'avait pas été Riley, pas été lui, ça aurait été plus facile.

 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Jeu 18 Aoû - 20:48
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La trahison, que les ennemis se jurent le bras armé, lui pèse, un coup de poignard dans le dos, Désiré, qui se bat toujours de face contre plus gros que lui, la gloire d’un gladiateur, la figurine encapée de rouge et le casque doré, douche l’ardeur. La rage s'essouffle, c’est sentir la vapeur se retirer de la chair élastique en gouttes épaisses et des grumeaux d’hémoglobine charbonneux durcir à l'intersection des lignes de la main, l'avenir compromis.

Les méninges réarticulent, syllabe par syllabe, ce que Riley récite, c’est plus joli que la ligne d’un script, et pourtant Désiré ravale l’acerbe de la tragédie, les accents d’une insulte à ses yeux, qu'abandonner, c'est être mort, sinon c'est n'être personne. Il devrait lui dire, lui rugir, que le destin, seuls ceux qui cassent l’échine, front contre la pierre, en sont les esclaves. Rien ne franchit les lèvres scellées, les crocs cadenassés et le volet de tôle qu’il s’impose.

Parce que ça reviendrait à le confesser, que Riley a raison.
Parce que la seule issue si ce n’est pas l’unisson, c’est la cacophonie.
Parce que pour s’en sortir, Désiré doit crever, et pourtant ce ne serait la tragédie de personne.

Machinalement, les doigts chassés fourragent dans la crinière, qu’il a besoin de la toucher, la caboche pour se rappeler qu’il ne l’a pas perdu, dans le désordre du martyr. Renversé, Riley lui rappelle les clébards tristes, à réclamer sa pitié, l’assaillir avec des mois au lieu de lui donner des raisons, qu’il doit avoir encore plus de grains dans les terminaisons que l'héritier pour s’être comme laisser aller dans un amour corrompu par la bile, le fer, mais pas des fleurs, putain Riley, pas des fleurs.

Bien sûr que ça me concerne. Non. Ca ne le concerne pas. Mais c’est trop tard pour faire machine arrière, ne plus se sentir impliqué, qu’il est peut-être un salopard mais pas un lâche, si c’est la dernière bataille à partager, il veut en être. La plante des pieds frottent sur les rainures du bois précieux, buté, les yeux enfoncés dans les noeuds, le goût âcre estampé dans la gorge. ...Pas la peine qu’on soit deux à s’apitoyer. Tu le fais très bien tout seul. Tu vaux quand même mieux que ça non ?

Mieux que la pitié, mieux que les inquiétudes quémandées, mieux que Désiré.
Le brun exhale, ramène les bras près du torse, un peu farouche, l'aiguille de la boussole prise dans une course décadente le laisse perdu, gêne les convictions raides et les fureurs innées, la salive qui lui manque, c’est sûrement d’avoir trop fumé. Les reniflements pénibles percent dans les tympans et Désiré comprime l’envie d’ignorer, que s’il peut supporter la vue d’un os dans la chair ouverte comme du papier cadeau, il peut soutenir les couinements désagréables d’un condamné. Les mirettes sarcelle toisent en silence, qu’il a les rigoles qui se reflètent sous la lumière, le tamisé du décor Chanteloup, et les mots qui brassent encore le non sens, ce futur qui n’existera peut-être plus, et c’est la faute de Riley. Un peu la sienne aussi sans bien savoir pourquoi.

...T’auras guéri d’ici là tu crois ?

Parce que Désiré ne croit en rien, alors ce serait mieux que ça soit l'acteur qui s’y colle.
Parce qu’il ne veut pas du sang dans le champagne, parce qu’il ne veut pas de pluies de pétales comme les confettis d'un mariage, parce que…
Les phalanges enserrent dans le tissus du t-shirt, au milieu de torse, là où ça tire toujours trop fort avant de le jeter dans le noir, meurtri par avance de ces horizons difficiles où Désiré ne peut s’imaginer, n’a jamais eu l’ombre d’une ambition si ce n'était pas accolé à sa destruction. L’échine tombe, les lattes grincent, et Désiré observe le plafond, l’impression que la pièce n’a jamais été aussi étroite tenace, et lui, s’en sent prisonnier. Les bras prennent la forme des croix, portées comme une sentence, et il contemple le tableau de la déchéance, sans y trouver le réconfort habituel.

Y a des mouchoirs dans la table de nuit. Tu peux rester là ce soir. Si tu promets que tu vas te débarasser de cette merde.

Les pommettes se renversent pour confronter les regards, pour surveiller Riley et donner du poids à ses menaces, un peu risibles comme le reste.







Désiré Chanteloup
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Jeu 18 Aoû - 22:21

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Le tonnerre gronde sous le poitrail, les pétales comme les éclairs foudroient les pulsations du cœur, qu'il a l'impression de mourir à petit feu sans le plaisir des grains de sable sous les pieds, des vagues percutantes sur les mollets, l'odeur saline dans l'nez et les bourrasques qui giflent les joues, laissent les traces vermeilles, rappellent qu'il est toujours en vie.
Il n'y a que l'humidité dans la pièce, le corps encore humide sous le bassin, les fleurs qui roulent dans l'œsophage et les remords d'une vie qu'il n'a jamais voulu.
Riley a les yeux qui stagnent sur Désiré, sur les phalanges brisées qui s'amarrent entre les mèches brunes, qui sévissent sur le visage jusqu'au ventre, à vérifier que tout ça c'est réel, que ce n'est pas les foutaises de la télévision, qu'il n'y a pas de spectateurs derrière les vitres à se moquer des jeux.
L'imitation piètre, Riley à son tour revient enfoncer les pouces dans les sillons anguleux sous les pommettes, poussent jusqu'à pouvoir mordre à travers la chair la rondeur des doigts et relâche, glisse les paumes jusque la poitrine, sent le cœur toujours battre aussi fort, les pulsions qui ne sont pas prêtes de ralentir. Ça ne veut rien dire, trop vite, pas assez, une question de temps.

Le bassin craque lorsqu'il tourne le dos à Désiré, tire sur le drap pour en sentir la texture se frictionner sous la peau.
Riley ne saisit pas en quoi ça le concerne. Riley ne comprend pas pourquoi ça l'emmerde tant, pourquoi ça le touche tant. Il suppose que c'est une question d'égo, que ça craint, d'se faire aimer par un mec comme lui. Les perles nacrées glissent par dessus l'arête du nez, dévalent les pores et les rondeurs jusqu'à s'écraser, laissent les traces éphémères sur le blanc, imperceptibles. Et si j'ai envie, qu'on s'apitoie sur mon sort ? J'vaux pas mieux que les meufs que tu fais pleurer, Dez'.

Le bras se tend afin d'attraper le coussin, le déposer sous la tempe pour respirer convenablement, la mâchoire qui ne cesse de se resserrer, les molaires prêtes à casser, les rides qui s'accentuent un peu plus partout sur le visage sous les grimaces et les envies d'abandonner, de réduire à néant les derniers sentiments, que peut-être une vie sans sentir la brûlure permanente serait enfin mieux.
Pourtant, il a beau y pensé, il a beau se l'imaginer, Riley ne s'y résout pas. Le tambour intempestif  dans l'crâne, les remous de l'alcool encore dans les veines et la maladie comme parfum. J'en sais rien.

C'est honnête, pour de vrai. Riley qui ne sait pas, peut-être qu'il ne sait rien. Il voudrait lui jurer pourtant qu'il ne l'aimera plus, l'auriculaire sous le sien et qu'il serre, broie. Pourtant, il ne peut pas le lui dire, ni le promettre, Riley n'est pas un menteur, Riley veut la franchise comme fourrure autour de la gorge, comme épée par dessus la tête.
Alors il remonte vers le haut du lit, glisse dans les draps et renifle, arrache de son visage les stigmates des faiblesses, des amours à jamais perdus. J'vais rien promettre Désiré. Ça passera ou j'en crèverai, va falloir t'y faire.
Désiré est acerbe, Désiré trop belliqueux, ça finira par le perdre. Le dos se serre dans les draps, les paupières se plissent et il vient donner un coup léger au copain en bas. On a qu'à faire comme si j'avais jamais rien fait. Genre, j'ai la grippe, je tousse et c'est tout. Sauf que c'est pas contagieux donc t'as pas à avoir peur d'être une sale pédale.
Le rire étouffé, le rire à peine sincère, la gorge sèche et le cœur encore amer.

Riley a mal, toujours plus, la douleur se diffuse dans l'crâne, la raison suppliante de se tirer d'ici, d'arrêter de s'infliger ça.
 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Jeu 18 Aoû - 23:43
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Dans la baraque, plus un bruit, c’est mutique, ça perfore aussi les silences, les ondes claires et douloureuses de la ponctuation des blancs. Désiré, la carcasse pleine, les jus ambrés qui valsent et les sarcophages de fumée, il a le cœur biaisé et les désirs emmêlés, à l’écouter Riley, les suppliques maladroites, le trébuchement des erreurs. Deux connards au bord du lit, les doigts emmêlés dans la vase, poisseux des égarements, de ces choses qu’il va falloir garder, tenir presser de soi, et c’est déjà infâme.

Désiré, les cils relâchent les expirations, n’a rien à pleurer, dégouté d’être acculé comme les gerbilles, l’impasse fatale. Les belles filles, en ribambelles, n’ont rien à voir avec Riley, avec ses yeux mouillés, même par pour de faux, le pénible de sa sincérité. A la soudure des lippes, là où promène des jurons étouffés et, même, des anxiétés refoulées. Désiré croise les phalanges, pour sentir la poisse s’ouvrir dans les jointures, comme une envie de vomir, pas les fragments d’un bouquet, juste l’acide.

Il laisse au désarroi le soin de tracer les contours, la fresque escarpée d’une malédiction, où la conscience s’arrache et le regard durcit. Il ne peut pas comprendre, n’espère plus y voir un sens, à l’aberration d’une déclaration extorquée par une cage lézardée de verdure, où ils avaient promis un incendie éternelle, une déflagration infernale, pas assez pour réduire le jardin écoeurant aux coins des risettes, et ça le désole.

La ferme. Ca le dégoute d’entendre qu’on veut de sa pitié, Désiré, pris dans une débâcle pour s’en défaire, des lassos qui étranglent et des navrants qui saccagent, donne sa pitié aux salopards, ceux qu’ils jugents foutus et dans laquelle il rêve d’écraser les crampons quand il ne l'a pas déjà fait. T’es vraiment un connard pour réclamer ça. Tu crois pas que c’est un peu trop tard ?

Trop tard pour les excuses de miel, les pardon je t’aime par erreur et peut-être que tout ce temps j’ai joué un rôle, un acteur de renom, peut-être, mais sans mordre les doigts c’est son fardeau et quelque part, Désiré, s’en sent blessé, d’avoir été tenu à l’écart, la morsure d’un tatouage dans un bouquet de l’effroi. Il a l’ossature qui crisse et les yeux qui se dérobent dans le parquet, le cœur mort et le crâne qui résonne, les échos douloureux de questions qui n’ont pas de réponse.

Riley, n’en sait rien, engourdi dans les draps ivoire, Riley ne peut rien promettre préfère encore se résoudre au sort, des choses fatales, contres lesquelles Désiré meurent déjà d’envie de foutre à feu, à sang, ce qu’il lui reste de force. Désiré est abattu par la résolution cynique, comme si des deux, c’était à lui de faire quelque chose et d’éprouver la conviction de se battre contre ce qui est déjà décidé, les dés jetés, à défaut d'éprouver quoique ce soit.

T’es juste un putain de menteur Riley. Et moi je devrais hocher la tête. Juste faire comme toi, me résoudre à ça. Il crache le mot, parce que jamais, jamais, il ne veut l’accepter, qu’il préfère encore les agonies de l’idée fixe que c'est réparable, le dommage des émois. Me prend pas pour un con. Bordel.

Désiré aimerait évacuer autre chose que le sirop des liqueurs, l'éventail des doigts qui lui écrasent les paupières et arrachent un cil, mais il n’a pas le droit, c’est la détresse de Riley qui confine l’espace, dérobe l’oxygène, impose sa souffrance et Désiré, il ne lui reste que son meilleur rôle, le connard englouti des excès, au moins, il n’a pas besoin de faire semblant. Il roule l’échine, plaque l’avant bras sain contre le plexus de l’acteur, et ferme les côtes contre l’échine, la bassin détaché, rongé par des frayeurs anodines de môme. Les lèvres butées sur le lobe, le parfum de Kennedy qui transpirent dans ses naseaux fripés par autre chose que le brouillard dense des fins de soirées, Désiré tonne un grognement de sel.

Dors. Et t’avises pas de te vanter. Les incisives plantent en périphéries des lippes abîmées, là où les coups s’écrasent d’habitude, là où les mots lui manquent, presque. Le menton dans la charnière de l’épaule, il n’a plus besoin de supporter les sourires amers, la tromperie de son ennemi, ça délasse un peu l’étau douloureux des coudes planté dans l'abdomen du rival. Si tu tentes quoi que ce soit, j’te bute. J’ai le sommeil léger.







Désiré Chanteloup
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Ven 19 Aoû - 18:28

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L'affliction du cœur silencieuse, elle se résorbe doucement, renvoie les pétales dans l'creux du poitrail, qu'elles périssent plutôt que lui.
Doucement l'accalmie s'installe, les vagues coléreuses s'apaisent et Riley peut enfin respirer à nouveau, laisser sur le côté les remous agressifs, ne voir rien que les éclats abrasifs qui courent à travers les rideaux, s'installent contre les silhouettes.
L'oreille presque attentive, Riley tourne légèrement la tête lorsque les reproches sont annoncés, ceux de n'avoir jamais été sincère, d'avoir gardé au fond de l'estomac et des bronches la malédiction, d'avoir supporté seul. Les yeux s'égarent, cherchent du réconfort quelque part, là où il n'y a pas Désiré, là où ça ne peut pas lui tordre les tripes des papillons et des passions misérables.
La bouche se coud des coutures fatales, se pincent puis se tordent, la culpabilité alourdit un peu plus le poids des émois dans l'cœur, mélange explosif qui teint les mirettes de la mélancolie d'antan.
Des anniversaires qui ne voulaient rien dire, des tapes dans le dos au collège et des regards mutins entre les cours. Les sucreries mignardes, qu'on finit par oublier avec les années, il préfère pourtant taire et tout avaler, tout oublier.

La rondeur de la gorge dévale lorsque Riley ravale la salive et les larmes, les paroles comme des couteaux sur la peau.
Ça ne lui avait jamais traversé l'esprit, d'un jour en discuter avec Désiré, parce que ça semblait voué à l'échec d'un jour pouvoir s'imaginer les scénarios attendrissants des films mièvres à la télévision.
Des bras qui enserrent les bassins, des reins qui s'accrochent pour valser et des lèvres qui s'enlacent. Ça n'avait pas de sens d'un jour se l'imaginer, de pouvoir y croire.
Menteur comme un collier autour du cou, qu'il va le porter pour longtemps encore. Le front s'enfonce dans l'oreiller, il préfère l'ignorer et ne rien en répondre, parce qu'il n'a rien à dire Riley, rien de plus à avouer, que ce serait abattre des cartes sur la table pour rien, pour se faire un peu plus mal, s'esquinter jusqu'à saigner.
Riley qui veut profiter du sommeil, pourtant la sensation abrasive contre la chair nue le fait frémir, la mâchoire qui s'immobilise et la paume qui vient soutenir l'estomac creusé par le vide, par l'ennui, par les remords encore et toujours.
La colonne se raidit pourtant lorsque le menton se fourre au milieu du cou et de l'éclanche, là où les clavicules manquent de faire vriller les mouvements lents du garçon. Et c'est moi la pédale. Le visage se tourne à peine, de quelques centimètres pour lancer un sourire à Désiré, le rire qui grapille l'anxiété. J'vais pas te sauter dessus, sale con. Le jacuzzi c'était.. Une erreur. Puis là c'est toi qui me tripote.
Le poignet s'abaisse pour soulever la main de Désiré qu'il a sous les côtes, il en observe alors les doigts abîmés.
Rappel incessant des voies lactées sur le corps, des plaintes sous les accroches dans la mâchoire, des jurons en excès et il lâche brusquement, rabat le bassin un peu plus loin de ce dernier.
Les tendresses pour ce soir, Riley veut bien les sentir couler le long des veines, faire frémir la chair et dans le silence, les paupières amenuisées par la fatigue et l'alcool se ferment doucement.


Il a chaud, Riley. Sur le ventre, la tête à l'opposée de Désiré, les mains viennent soulever le poids navrant de la carcasse toujours un brin éméché et il s'arrache du lit, titube jusque dans la salle de bain pour claquer les paumes contre l'évier, la céramique gelée et le miroir salit des injures. Dez'. Dez'. Deeeeez'. Non rien. À force de fouiller dans l'armoire à glace, le garçon en extirpe les dolipranes et se décide à en avaler deux, chope une brosse à dents encore dans son paquet pour se débarrasser des effluves des spiritueux, du sang encore collé aux molaires. Je vais pas dire que c'est horrible de dormir avec toi. Mais... Si. Plus jamais tu viens enrouler tes mains de barbie autour de moi là.
La brosse se tend vers lui comme une menace, le sourire en coin et il recule pour retourner vomir la mousse blanche.
Il préfère mentir que d'apprécier les souffles rauques contre l'épiderme, la joie des frissons dans le cœur. Les affaires sur le rebord, Riley en enfile le tee-shirt et cherche dans son sac le portable, les messages qu'il aurait raté. J'ai la dalle. Tu fais le petit-déjeuner ou je vais me faire foutre ? Le corps à l'oblique pour le voir, les sourcils haussés, il préfère ignorer tout de cette soirée, en parler quand ça sera terminé.
 
@Désiré Chanteloup Appart. Chanteloup Août 2022




Riley Kennedy
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Ven 19 Aoû - 20:02
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Là, le cerceau des bras, pour prévenir les gesticulations imprévisibles du crâne fêlé de Riley, un comme lui, mais sûrement moins que lui, Désiré se sent moins vulnérable. Lui, ses paupières ne ferment pas, les vignettes de la bande du film défilent sous son crâne, une erreur, et un grognement s’étouffe, tenté d’inspecter le poignet et la correspondance avec l’infection florale estampée aux disques de coton par terre.

Tu fermes jamais ta gueule Riley, c’est dingue…

Désiré n’est pas une pédale. C’est l’historique d’une vie, courte, à matter les mamelles pixellisées du petit écran en attendant d’être assez grand pour tomber sous la coupe de lèvres pulpeuses qui écrasent sur les clavicules en laissant la craie grasse, parfois pailletée, d’un nuancier de rouges passionnels. Les torses comme une poêle, sans les œufs au plat, il ne leur a jamais prêté d’attention, le devoir de perpétuer une lignée, et certainement pas celui de Riley, sauf pour viser la rate.

Les respirations ralentissent, la fin des farandoles de rires impossibles et Désiré sent le sommeil s’enfuir, par les pores de son visage cassé, ses certitudes ébranlées. S’il n’y avait pas le bouquet, ce serait une provocation de plus, un affront à faire payer. S’il n’y avait pas dix ans de tacles à peine émoussées et de vrilles grimées brique et boue, ce serait une affaire classée. Si si si. Litanie des conditions posées, jamais respectées, et pourtant Désiré persiste, quitte à crever les prochaines heures de pleine conscience, maladroitement enlacé à Riley, autant l’élucider, lui et les mèches brunes collées à la peau. La cage du traître monte et descend normalement, il n’a pas l’air cassé Riley, même si le calme du repos détonne de sa manie maladive de s’agiter en permanence, vraiment, Riley n’a pas l’air aux verges du trépas, les éclosions du printemps sur les côtes. Les mirettes réduites à deux persiennes, il observe les grains de beauté que le jour découpe en carrés nacre. Désiré sans Riley, c’est le Joker sans Batman, et il n’a jamais fantasmé la réconciliation, pire, la romance, des antagonistes jurés.

Le sursaut d’effroi se retient et il ferme précipitamment les yeux en sentant l’autre se dégager, ses bras puis les draps, pour recommencer à geindre, un truc d’acteur, avoir du coffre au saut du lit. Las, et encore exténué, la matière grise en marmelade, il roule sur le dos pour affronter la réalité, inchangée, et ça lui flanque la migraine, barre en travers le front. Le rire causé par l'excès, la rocaille des lendemains, il détend les bras devant lui, que Barbie, elle dû confondre la manucure avec le mixeur, les palettes de french avec la kyrielle des craies carnage.

Ca t’as pas empêché de dormir. Tu ronfles comme un porc. Un enfer.

Il presse les doigts dans les yeux, écrabouillement les paupières pour en décoller la crasse agglutinée entre les cils, grimace en baillant un rugissement douloureux, encore mal dans les mâchoires d’avoir autant serré les dents. Brutalement, il rejette le torse du lit, la vision mirée par des étoiles qui papillonnent et un fourmille sourd dans les membres gourds, et renverse les jambes sur le bois, surpris, de tenir debout sans plier en deux de douleur.

J’ai un plan. Pour… La main jetée dans la direction de l’acteur tourne comme la langue dans son palais pour trouver le bon terme. Notre problème. J’ai la dalle aussi mais la cuisine doit ressemble à un putain de champs de mine là. Y a un casque dans la penderie à l’entrée. T’as qu’à le trouver, on bouffera sur Northshore.

En quelques pas raide, il a les articulations qui hurlent leur désapprobation, il rejoint la faïence froide, où, là aussi, il n’y a plus grand chose à sauver, les pieds qui frottent des chuintements.

Allez dégage, faut que j’prenne une douche.

Hors de question de l’avoir dans le périmètre, lui et son regard qui n’a plus rien d’innocent, Désiré surveille que la porte claque et s’engouffre dans la cage italienne, laver l’odeur de Riley qui lui colle sur les clavicules et les révélations dégueulasses de la veille. Un jean déchiré au genoux et un col roulé charbon, le brun traîne bien une demi-heure aux ablutions, à nettoyer le goût dégueulasse au fond du palais et raser péniblement les trois poils au mentons reflétés cent fois sur les copeaux de miroir avant de choper un trench, les clés de la bécane et des lunettes de soleil teintées. Il débarque encore défraîchi dans le séjour et siffle, l’index et le pouce en cercle sous les lèvres.

Ken Kennedy. C’est maintenant, Barbie a pas ton temps.







Désiré Chanteloup
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