B L O O M into me
Forum définitivement fermé. Merci pour cette belle aventure. <3
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FORUM FERMEdéfinitivement. merci pour les souvenirs !

l'amour fleurit et flétrit, il est comme une fleur qui passe et trépasse avec le temps.
l'amour ne dure qu'un instant, qu'un moment ; c'est ce qu'on dit, qu'il est éphémère, comme la vie, comme la pluie.
et pourtant, malgré ce moment si court durant lequel on aime, cela peut suffire à tuer ; et ça vous rend malade, d'aimer sans être aimé en retour, et ça vous tue le coeur et l'âme - littéralement.
vous avez envie de vous échapper, d'arrêter ça, et c'est votre poitrine qui se gonfle, vos poumons qui s'emplissent ; et vous toussez, encore et encore.
et ce sont des pétales de fleurs qui tombent lourdement sur le sol pâle.
auckland. juillet 2023, hiver.
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21.07.23réouvertue du forum, recensement, et petit évent (www)
04.01.23fermeture temporaire du forum, ceci dit, on revient vite !
10.08.22nous soufflons nos bougies à plein poumons et souhaitons un bon anniversaire à bloom et qui dit anniversaire dit nouveautés (www)
01.08.22tous des stars grâce à insta(r)gram (www)
27.06.22les choses se compliquent et les rumeurs voient le bout de leur nez (www)
13.06.22nouvelle màj dit nouvelles informations à retrouver juste ici
14.02.22on profite de la joie, de l'amour et de la nourriture gratuite pour la saint valentin (www)
26.01.22tom cruise en sueur, le forum réouvre pour sa V3 avec son lot de news à retrouver ici.
27.10.21tou beau tout chaud, prêt à braver la chaleur de l'été, voici les nouvelles juste ici
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(terminé) A cumbersome and heavy body - Malak

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Mer 20 Juil - 1:24






presque cadavre


Maman attend, encore allongée, à moité assoupie, à moitié éveillée.

Djill a rejoint rapidement le continent, pour retrouver celle qui repose dans un lit toute la sainte journée. Alors, plusieurs fois par semaine, elle vient lui rendre visite. Elle s’assoit devant la femme qui n’a presque plus la force de hausser le ton, la voix. Dans ce lit, elle est inconsciente aujourd’hui, mais elle lui rend encore visite même si elle ne semble plus n’être qu’un corps sans vie. Amorphe, est ce corps qui gît, et dans ses yeux bruns se cache un profond chagrin. Penchée sur le dossier de la chaise elle se recueille devant ce presque cadavre.

Djill a toujours essayé d’agir pour son honneur, pour de l’utilisation de ses mains le bonheur. Cela ne suffit pas à protéger ses proches, cela ne suffit pas à sauver tous ces cœurs, cela ne sauve pas pour autant des malheurs. Ses yeux toujours fendus par la peur de la perdre ne peuvent pas rester pendus pour l’éternité. Alors dans le couloir, elle finit par se repentir, par s’enfuir pour arrêter de penser, pour cesser de laisser ses émotions empiéter sur ce qui l’aide à raisonner. Le talon de ses souliers claque sur le sol, elle a le pas léger et cherche quelque chose à avaler.

En faisant le tour des couloirs et des allées, Djill se saisit de monnaie, fait tomber un verre contenant à présent du café. La femme boit la boisson qui l’aidera encore à tenir éveillée, puis observe le temps, les gens défiler. Le regard morne finit par se stopper, elle reconnaît un visage familier. Une femme qu’elle s’ordonne de rattraper, employée le labyrinthe de la vie et de la mort : elle veut savoir quel est son état, que pense t-elle de son sort.

- Bonjour, Malak. Je suis désolée de vo-te déranger…

Toujours les mêmes questions,
Toujours les mêmes problèmes.
Elle cherche des réponses, se renseigne,
Elle n’a que le goût de la peur, et quelques frissons

- Comment va t-elle ?…

Parce qu’il est difficile de juger,
Parce qu’il est impossible de lire ce qu’elle ne connaît,
Alors dans les yeux clairs de l’autre,
Elle cherche simplement à se rassurer,
Ou peut-être que l’alarmante réalité saurait lui faire réaliser,
Qu’il est peut-être déjà trop tard,
Que cela ne sert plus à rien d’espérer…


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Nolan Vinca
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Nolan Vinca
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Sam 23 Juil - 1:12
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Hors de toi
Hors de moi



Entre les couloirs de carrelage, l’eau invisible pourrait presque faire voir les bulles d’oxygène qui t’échappent, tu en perds le souffle sous la pression constante. Nageoire blanche, tu étouffes à peine dans ta combinaison de grand sauveur, petite souris à l’œuvre, seules les âmes les plus attentives remarquent ta présence.

Les gouttes tombent une à une, tu la regardes du coin de l’œil alors qu’elle semble perdue dans ses pensées. Tes mains délicates s’égarent entre les pétales colorés, gout amer quand tu les retrouves au milieu des draps, bien heureuse quand, des gorges des patients, elles ne tombent pas.


« C’est un joli bouquet que vous avez là, Manaia. »


Le silence est fragile mais persiste. Entre les crevasses du temps qui plissent les coins de ses yeux, ses prunelles semblent t’échapper. C’est un soupire qui meurt entre ses lèvres, discret et mystérieux, elle te regarde à peine, elle les regarde à peine.


« Oui. C’est ma fille qui me l’a offert. »


Un sourire retrousse faiblement la commissure de tes lèvres, tu croies saisir une pointe de réconfort dans sa réponse. ((Si seulement)).


« Offrir des fleurs à une condamnée. C’est dommage. »


Tu en perds le souffle.


La porte se referme sans un mot derrière toi et tu t’éloigne, le coeur dans les talons. Alors que les fleurs emprisonnent les vies, les autres maladies continuent de grandir et les âmes continuent de périr. Et dans ce torrent de disparition, tu te sens disparaître aussi. Ton corps continue de fonctionner mais ton âme pleure jusqu’à en mourir. Sans laisser la moindre larme paraître, tu continues de jouer ton rôle. Même la peur qui te ronge le coeur, le symbole qui te ronge le poignet, rien n’existe tant que tu continues de fermer les yeux-

Malak. Elle t’interpelle, tu inspires un peu trop brusquement, mais ton sourire précède ta surprise et la peinture qui recouvre ton vraie visage ne craquèle pas.


« Djill … Tu ne me déranges jamais. »


Un moment de flottement, le goût doux-amer d’une présence rassurante telle que celle de Djill, puis l’odeur entêtante des fleurs dans cette chambre trop blanche. Tu te pinces les lèvres.


« Disons … qu’elle est fidèle à elle-même. Son état est stable mais elle n’est pas rassurée pour autant. »


Tu voudrais lui dire qu’elle a déjà abandonné.
Mais comment dire à la fille que la mère se voit déjà morte et enterrée ?




♥
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Cosmos Oak
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Sam 23 Juil - 22:46






maladie d'amour



Dans les couloirs passent parfois les malades allongés, qui toussent et s’étouffent. Leurs gorges trop étroites n’arrivent pas à avaler la fleur grimpante qui cherche la lumière pour définitivement faner. Les bustes légèrement redressés, ils suffoquent alors que quelques pétales s’envolent contre le sol propre, blanc, désinfecté. Djill les regarde sans réellement les voir, embourbée dans des pensées strictes, abruptes et noires : comme le charbon.

C’est un sourire qu’elle voit là. Un sourire auquel elle ne répond pas. Elle n’a pas le cœur à vivre autre chose, les soucis ont érigé un siège n’ont pas dans sa gorge mais dans son cœur, sans y avoir ni pétales, ni couleurs.

Alors, il faudrait lui pardonner son air un peu sec, ses yeux qui fuient les visages pâles et les mœurs. Il faudrait lui pardonner de ne pas toujours avoir beaucoup de longues phrases à donner, de longues tirades à lire : ses mots ont été volés, coupés.
Alors en quête d’une réponse, d’une lueur d’espoir, d’un sourire vite interprété, Djill saisit les quelques mots que Malak peut lui offrir, peut lui donner. Doit-elle arrêter d’y croire, ou même d’y songer ?

- Pourtant, tu travailles… Ce sont tes heures de services. Je peux repasser plus tard. Tout le monde a l’air si occupé… Avec la maladie d’amour.

Toujours le même et profond respect, enseigné par père et mère : toujours la poitrine levée et la volontés de vouloir bien faire, quitte à se sacrifier, quitte à ne plus assez bien veiller à son bien être comme il le faudrait. Et puis c’est un soupir, qu’elle se permet. La femme n’est pas encore soulagée. Il y a toujours ces épines qui sont plantées dans sa poitrine, elle n’a pas encore accepté que demain, dans un mois, une année ou une éternité que cette femme pourrait partir et s’envoler. Les yeux vides, la tête baissée elle fronce les sourcils et cherche quelques mots pour ne pas se laisser abattre par ce qu’elle considère comme l’ennemi : ses émotions et ses pensées.

- Je vois. Tant que ça ne s’empire pas… Je vais essayer de ne pas m’inquiéter.

Dit-elle sans y croire.

- Est-ce qu’elle a parlé de quelque chose qu’elle aimerait en particulier ? Je n’ai plus d’idées. Je lui ramène toujours quelques fleurs, mais avec ces temps compliqués, je ne sais plus si c’est une bonne idée.
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Nolan Vinca
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Mer 27 Juil - 23:55
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Battement de cœur
Éclat de fleur




La maladie d’amour. Le monde est prisonnier des ronces de la pandémie depuis si longtemps que tu n’en sens même plus les épines. Toi qui pensais aimer, toi qui pensais y échapper, il y a encore quelques semaines, tu en étais encore si loin. C’était comme passer en voiture à côté d’un accident routier, le regard honteusement curieux, incapable de détacher ses yeux, pourtant si détaché de la souffrance observée. Et voilà, le ravin est devant toi. Tu ne peux plus reculer. ((Alors tu fermes les yeux))


A l’intérieur de ton être, un rire jaune résonne. Car du coin de l’œil, tu voies des choses que tu ne veux pas voir, du bout des oreilles, tu entends des choses que tu fais semblant de ne pas écouter. Le monde est occupé mais toi, avec toutes images qui hantent tes pensées, tu peux bien te permettre de souffler un instant.


« Je t’assure, tu ne me déranges pas. Et tenir au courant les proches des patients, c’est aussi mon travail. »


Tu jette un bref regard sur le cadran de ta montre, les minutes caressent ton poignet et tes yeux reprennent leur contemplation.


« En plus, c’est bientôt ma pause et j’ai fini ce que j’avais à faire. »


Tu mens. Tu ne veux pas te l’avouer, tu fais semblant d’oublier, tu souris un peu plus fort et tu t’ancre dans ce moment partagé. Le monde peut continuer de tourner sans toi, tu veux juste arrêter d’y penser.

Et quand tu ne veux plus penser à toi, tu penses aux autres.

Tu la regardes dans sa froideur inquiète, Djill. Tu la comprends, tu le serais aussi si ta mère se retrouvait dans ce lit. Tu le voies dans les reflets creux de ses regards fuyants. La tornade d’émotions, les pensées qui se bousculent et se piétinent, le désespoir d’un enfant qui ne sait pas comment soutenir ses parents. Sa langue claque, s’empresse, tu la regardes avec douceur, avec l’envie inexplicable de la rassurer. Quelque part, elle a peut être des airs de petite sœur à protéger ? ((Non, ce n’est pas ça))
((Mais continues de fermer les yeux))


« Eh bien … elle a bien aimé les fleurs que tu lui as offerte, de ce que j’en sais. Mais c’est vrai que, maintenant, ça peut être un peu morbide … »


Tu te pinces les lèvres, la proposition te démange la langue.
Et finalement, tu cèdes.


« On peut peut être aller à la cafétéria pour y réfléchir ensemble ? Tu sembles un peu tendue, je pense que ça peut te faire du bien de souffler un peu. »


Un jour, les mensonges que tu te racontes à toi-même finiront par te consumer.
((Mais en attendant, tu fermes les yeux))


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Jeu 28 Juil - 11:26






les sentiments n’ont pas de place dans les combats

En réalité, ce n’est pas son travail.
Comme celui de Djill n’est pas de rassurer les femmes qui viennent déposer une plainte, ou ceux qui se sont fait agressés, ceux qui se sont fait volés, ou toutes les victimes qui viennent taper à leur porte pour que la justice soit rendue. Non, son rôle est uniquement de soignés les malades  et de les aider. La policière n’est pas blessée, elle a juste du mal à appréhender un monde qui risque d’être secouée par la dernière cérémonie de la vie.

Elle l’a déjà vécu.
Elle a déjà perdu.

- Je ne veux pas prendre la place des malades.


Raisonnable.

Djill a appris à relativiser. Déjà blessée, déjà proche de la mort, de peu elle se satisfait. Elle aurait pu vouloir affronter de nouvelles expériences, vouloir offrir à sa vie une seconde chance, mais le mal est déjà fait. Toujours trop neutre, sans réellement quitter sa routine, toujours dans la tête dans les pages qu’elle bouquine.

- Ca va alors. Je ne veux pas m’imposer.

Fourmis qui suit les autres dans le silo des tunnels qu’elles ont creusées, Djill n’est pas maîtresse de la manœuvre. Elle ne répond pas à son sourire, elle n’est plus habituée aux mimiques de courtoisies.

- Alors, je changerai.


Djill n’a aucune idée de ce qu’elle apportera la prochaine fois. Peut-être à manger, quelque chose qu’ici il n’y a pas. Quelque chose de rare, d’unique, un sourire qui ravive les papilles, qui allimente un passé, la nostalgie des longues années. Ses lèvres sont pincées, alors qu’elle commence à y songer, pour se rattraper, parce que les fleurs sont synonymes d’un autre destin. Heureusement, sa mère est en dehors de tout cela, elle a du déjà effacé les sentiments qu’elle avait pour son papa, qui est parti depuis trop longtemps déjà : un drôle de festin.

- Je pensais lui prendre à manger… Mais c’est difficile de choisir. Je ne veux pas tout empirer. Si tu as le temps, c’est ok.

Djill se force à sourire, crispée.

- Non, ça va. Ne t’en fais pas. C’est rien, ça.


Les sentiments n’ont pas de place dans les combats.




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Nolan Vinca
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Jeu 28 Juil - 21:24
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Prudence, prudence,
La chute est proche



Aurais-tu fait la même chose pour les proches d’autres patients, Malak ?
Tu veux te convaincre que oui. Tu veux te convaincre que, comme certain.e.s de tes collègues, comme certain.e.s personnes dans cette société, toi aussi, tu peux faire des gestes aussi désintéressés que tendre simplement la main. Oh, aider les personnes dans le besoin, tu sais faire, ça te vient naturellement, la plupart du temps. Après tout, tu n’es pas devenue infirmière pour la gloire et l’argent, encore moins pour la satisfaction de mettre constamment ta vie personnelle entre parenthèse. Mais tu sais aussi faire la part des choses. Faire les choix difficile, qui sauver et qui laisser de côté. Quand tu mets ton uniforme de santé, c’est la vie du patient avant la tienne, avant celles des autres qui ne sont pas au bord de l’agonie.

Pourtant, quand tu la voies, les yeux perdues dans l’immensité d’une inquiétude dont tu es habituellement détachée, la rigidité d’un corps compressé par les pensées parasites, sans pouvoir l’expliquer, tu veux tendre la main. Juste comme ça.

Et c’est ce que tu fais.

Le contact est bref, tes phalanges profitent à peine de la sensation des vertèbres qui ressortent à travers son haut. Juste un instant, juste un moment, et tu ne parviens pas à comprendre pourquoi tu regrettes déjà ce semblant d’intimité qui liait vos deux silhouettes. Alors simplement, sans t’attarder sur tes propres états d’âme, tu réponds sans artifices.

« Ne t’inquiète pas. Ça me fait plaisir. »

Et alors, dans un ultime effort, tu la guides dans les sillons de l’hôpital, vers un endroit un peu moins oppressant que ses couloirs aux éclairages vacillants. A cette heure-ci, la cafétéria est calme. Les patients se reposent, leurs proches vont et viennent sans pauses, les médecins sans trouver le temps ne se posent. Il n’y a que vous.
Qu’elle.
((Et toi))

Quelques pièces se cognent au fond de ta poche, elles se ramassent au creux de ta paume alors que tu fixes la machine à café. Du coin de l’œil, après avoir trié ton butin, tu la regardes.

« De la nourriture, ça passe ou ça casse. Avec le traitement, certaines choses peuvent la faire vomir. Peut être un petit bibelot ? Un livre ? »

Rapide coup d’œil sur les choix offerts, tu reviens à elle.

« Thé ou café ? Chocolat chaud, peut être ? »

Curieusement, tu attends la réponse comme si chaque information comptait.

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Cosmos Oak
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Jeu 28 Juil - 22:47






envie éphémère


Pendant quelques secondes, une main se réfugie près de sa colonne vertébrale pour l’aider à supporter ce poids. Djill pourtant ne demande rien, elle souhaite seulement que sa mère reste plus longtemps, qu’elle lutte contre la vie comme un savant. Elle est peut-être irraisonnable, pour une fois. Elle est peut-être irraisonnable quand elle aimerait qu’on la prenne dans ses bras. Pourtant, elle ne demandera rien, oubliera l’envie éphémère. Sans douleur, sans misère.

Alors, Djill fait confiance. Elle se déplace dans les artères de l’établissement hospitalier, une main dans la poche, elle sent son cœur toujours un peu serré. Ses yeux suivent la femme qui tient à dégager sûrement les nuages qui couvrent son esprit.

Le tonnerre continue de gronder, même si elle brille comme le soleil en été.
La pluie ruisselle, des larmes salées ne circulent que dans ses pensées.
La grêle s’abat sur la cité de ses certitudes.
La brume s’épaissit sur ses espoirs et le bitume.

Finalement, elle passe les portes battantes de la cafétéria. Sors quelque pièce de son sac pour les rendre à Malak : elle ne la laissera pas payer, pour trois fois rien, pour se laisser en paix. Elle lève le menton pour répondre à son aînée.

- Je ne sais pas trop… Un livre cela pourrait aller, mais il est difficile de choisir un bon livre. On ne sait jamais… Ce qu’il y a entre les lignes. ((je ne veux pas plus l’abîmer mentalement)). Ou peut-être, devrais-je lui mener quelque chose qu’il y a chez elle et qu’elle aimerait retrouver…

Mais la mère de Djill n’est pas vraiment attachée aux objets. Elle s’habille toujours simplement, uniformément. Elle est froide, un peu éloignée de la réalité, a toujours bien travaillé : elle est fière de sa productivité. Toujours levée tôt, aimer son travail est ce qu’elle trouvait de plus beau. Pourtant aujourd’hui, elle est n’est que cadavre qui périe. Entassé comme tous les autres vieilles âmes, à tout moment son dernier effort sera une dernière envolée.

- Un café court s’il te plaît.

Plus fort.
Pour tenir éveillée.


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Nolan Vinca
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Dim 31 Juil - 22:46
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Dans le déni de la vérité
Tu pourrais te noyer


Entre la vérité et le mensonge, il n’y a qu’un pas. La frontière est si fine qu’on s’y perd, on bascule entre deux réalités qui se confondent et c’est déjà la fin. Ce n’est pas un mensonge s’il y a une part de vérité.
C’est ce que tu te dis, Malak ?
((C’est ce que tu te dis pour te rassurer ?))

Dans le liquide sombre, tes yeux se perdent presque. Le vrombissement de la machine bourdonne dans tes oreilles, les pensées parasites se multiplient, tu n’existes plus vraiment, juste l’espace d’un instant. Tu anesthésies ton âme le temps que cette culpabilité inexpliquée s’en aille. Oh, Malak, si seulement tu étais honnête. Car si tu penses à Khalid, ce n’est pas parce qu’il te manque.
((C’est parce que tu lui mens))

Alors tu oublies, tu n’y penses plus.
Et c’est plus facile, parce qu’elle est là.

Un sourire retrousse la commissure de tes lèvres quand, dans le creux de sa main tintent les petites pièces. Dans un geste délicat, tu accompagne ses doigts pour refermer son poing. ((Et de nouveau, ce contact))

« Voyons, laisse moi te l’offrir. Ce n’est qu’un petit café de machine, après tout. »

Et de nouveau, la déchirure inexpliquée, inexpliquable, tu écartes ta main de la sienne après lui avoir tendu son gobelet et vous prenez place dans un coin de table. Le sucre au fond de ton verre se désintègre, la touillette forme un discret typhon dans la boisson chaude. Et de nouveau, du bout des cils, tu la regardes.

« C’est vrai qu’un objet de chez elle, ça peut la réconforter. Il faut dire que rester à l’hôpital, c’est déjà difficile. Avoir quelque chose de familier près de soi, ça rassure déjà un peu … »

Un bref instant, tu repenses à ta propre mère. Ces rares moments où tu la surprenais à soupirer en regardant des albums photos, des souvenirs de son pays, de ses ami.e.s. Lorsqu’elle a ouvert son salon de thé, c’était comme une seconde vie. Son sourire, tu le revoies et ça te réconforte toi aussi.

« Quand on ne peut avoir rentrer "chez soi", on ramène "chez soi" avec nous… »

Tu appuies ta tête contre ta paume, les coudes posés sur la table. Tes yeux regardent les siens sans détour, tes lèvres trempent dans ton café sans bruit.

« Est-ce qu’il y a quelque chose qui lui rappelle chez elle ? »

Et toi, Djill. Qu’est-ce qui te rappelle "chez toi" ?

♥
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Lun 1 Aoû - 9:00






peluche pour un enfant


Djill ne peut pas accepter simplement : toujours trop de manières, elle sait que Malak également. Alors elle tend un peu plus les pièces qu’elle fait glisser sur la table vers la brune doucement. Un sourire se dresse sur ses lèvres, elle insiste. Reprends sa position tranquillement, comme si elle n’allait pas récupérer cet argent.

- Non, ne t’en fais pas, c’est pour moi.

Elle récupère son verre, puis s’installe en face de la plus âgée. Selon Malak son idée n’était pas mauvaise mais il faut trouver quelque chose de suffisant, de convenable, d’assez humain et joli pour éveiller un sentiment. Sa mère est un peu dure parfois, un peu froide, depuis qu’elle est ici, depuis qu’elle est enfermée sous ce toit. Elle n’est plus que corps amorphe qui attend la dernière croisière, alors que pour Djill elle est certainement sa dernière guerre.

- C’est difficile tu sais… De choisir pour quelqu’un d’autre.

Que c’est difficile de tout assumer pour une autre personne, de devoir totalement la combler, de faire de son mieux quand la génitrice est aussi silencieuse, aussi fatiguée, aussi fermée. Cependant, c’est certain de famille finit-elle par penser.
Djill n’aurait rien pris, n’aurait rien voulu. Elle se serait contentée du minimum, préférant oublier ce qu’elle aurait pu regretter, un monde qu’elle n’a pas pu changer.

- Ce qu’elle a toujours aimé c’est le travail s’il te plaît… Je ne vais pas lui ramener des tableurs excel.

Dit-elle à moitié sérieusement, à moitié pour rigoler, un sourire sur ses lèvres venant se graver.
Puis son sérieux revient, elle ne devrait pas agir de la sorte.
Elle s’arrête, se bloque et soupire encore,
Pour Edison, elle ne ferait jamais assez d’effort.

- Et non, je ne vais pas lui ramener des photos de famille. Déjà je suis sûre qu’elle va te les montrer, et elle va encore me reprocher de les gâcher… Il faudrait que je trouve quelque chose de plus singulier. L’équivalent d’une peluche pour un enfant…
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Nolan Vinca
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Sam 6 Aoû - 23:46
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Coincée entre deux rives
Tu contemples les vagues


Vivre dans un pays où tes parents n’ont pas grandi, ça a provoqué une sorte de décalage en toi. Car ta peau paraissait plus foncé, les enfants te regardaient bizarrement quand la dame de la cantine ne te donnait pas la même assiette, tu entends encore les sourires muets quant l’anglais maladroit de ta mère résonne dans les oreilles. Mais toi qui est née ici, tu voudrais appeler ce pays ta maison. Et là-bas, chez Maman ou chez Papa, ils te disent de rentrer mais tu sais qu’à leurs yeux, tu n’es qu’un enfant étranger. Que faire, quand entre deux rives, on se retrouve coincé sans un îlot pour s’amarrer ?

((On coule))

Tu regardes Djill, encore une fois. Elle te parle de sa mère, derrière ses traits de patiente se dessine ce qui ressemble plus à une personne. Les questions se perdent dans les limbes de tes pensées : Oh Djill, comment ton enfance s’est passée ? Car, dans la raideur de sa colonne, tu devines l’influence de sa génitrice, dans l’insistance de sa dette, sa sévérité. Il te suffirait pourtant de tendre le bras, juste assez pour la toucher. Juste assez pour l’atteindre.

Mais tu ne fais rien.
Parce que, de l’autre côté de la rive,
tu es bloquée.

« Je peux comprendre, oui. »

Pourtant, secrètement, pas vraiment. C’est quand il s’agit de choisir pour toi que tu trouves la tâche pénible. Faire comme les autres est une facilité que tu as choisi d’emprunter. Et à force de suivre le mouvement, on ne sait plus vraiment quelle direction on prend. ((C’est bien ça, le problème))

Tu ne sais pas nager à contre courant.

Un rire doux t’échappe, presque inaudible, un souffle qui se mêle à la vapeur que dégage ton café encore chaud. Tu hausses les épaules, tes yeux l’ont abandonné une seconde.

« L’idée des tableurs est drôle, pourtant. »

Tu t’es risquée à une pointe de comédie, tu le regrettes instantanément, si bien que tu t’en mords la langue. Un raclement de gorge, tu espères qu’elle ne remarquera pas le rose de la gêne qui colore tes joues.

« Si les albums risquent de ne pas lui plaire, alors peut être quelque chose qui lui rappelle son travail sans être du travail ? Des diplômes ou un vieux badge de son ancien travail qu’elle pourrait accrocher dans sa chambre ? Ou sinon, quelque chose d’utile comme hum … un petit plaid ou une écharpe, ce genre de chose ? Qu’en penses-tu ? »



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Dim 7 Aoû - 15:00






le temps file


Djill fixe le rebord de la table. Qu’est ce que ça fait de devoir assumer de perdre potentiellement une personne : mais on ne sait jamais quand, on ne sait jamais où, on ne sait jamais comment. Le téléphone sonnera une dernière fois pour lui annoncer une triste vérité, que la maladie a emporté, que tous les restes d’un amour maternel va s’envoler et qu’il n’y a plus que les regrets maladifs de ne pas avoir assez été là, de ne pas avoir assez communiqué quand il le fallait. Djill a fait de son mieux, mais en réalité, même si elle est policière n’est-elle pas devenue plus bourreau que héro. Alors, elle commence déjà à regretter, de ne pas être assez venue : car une fois dans l’autre monde, tout ceci ne sera que part du passé.

Alors, la femme aux cheveux bruns quittent la marrée noire dans laquelle est embourbée dans un silence de plomb, avant de plisser les lèvres. Elle n’a pas le besoin constant de parler, elle n’a pas l’envie écrasante de toujours s’exprimer. Djill est ce qu’elle est : aussi cruelle que les murs carrelés de l’hôpital, aussi silencieuse que les couloirs en dédale.

- Oui mais elle doit se reposer.

C’est bien que préfère la policière : elle ne veut pas plus l’abîmer. Elle a déjà perdu son paternel. Elle aimerait la faire durer, elle aimerait qu’elle vive encore quelques douces années, mais les espoirs sont toujours trop grands comparé à la réalité.
- Je lui ferai une boîte avec un peu de tout… Elle trouvera sûrement quelque chose à son goût. Et déclinera tous les autres d’un revers de la main. ((un grand enfant capricieux est ce qu’elle est devenue, tout compte fait))

Djill ne fera pas de choix. Elle se contentera de ça.
Alors elle porte le gobelet en plastique jusqu’à bouche,
Le termine rapidement en quelques gorgées.
Il est court, comme sa venue, comme son arrivée.

Elle admire un peu le visage délicat de son amie, se perd dans la longueur de ses cils, une seconde de trop déjà : elle doit y aller, le temps passe et le travail n’attend pas.

- Je vais y aller. Merci beaucoup Malak.

Lui dit-elle en se redressant presque subitement.


- Le temps file. Tu sais où m’appeler si tu as besoin de quelque chose tu sais…





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Nolan Vinca
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Dim 7 Aoû - 15:57
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Après tout ça
Il ne reste que toi.


Le plus dur dans ton métier, c’est de ne pas t’attacher.
Tu voies la souffrance, tu voies la solitude. Tu voies les chambres vides, les mines éteintes, les murs plus aussi blanc qu’à leurs venues. Tu voies les silhouettes présentes mais aussi absentes, tu voies les traces des personnes qui ne sont plus là. Tu voies la tristesse, la colère, la frustration, l’abandon. Mais cacher dans tes vêtements immaculés, tu joues les fantômes, pourvu que tout ça te traverse.

Mais, à la fin de la journée,
Tu n’es rien d’autre que toi.

Et dans l’impuissance de ta personne, tu la regardes encore, mais plus tout à fait. Tiraillée entre la figure que tu représentes et celle que tu voudrais représenter, entre tes désirs et tes devoirs, tu as honte de pas pouvoir faire plus tout en culpabilisant de cette arrogance de pouvoir tout résoudre. Et dans la solitude de Djill, tu voudrais l’enlacer, lui transmettre tout ce que tu ne peux pas, tout ce que tu ne dois pas dire, tout ce que tu n’es même pas consciente de penser toi-même.

Alors tu restes là, les mains crispées autour de ton gobelet de café devenu tiède, presque froid, tes mots te transpercent comme des lames lentes et silencieuses.

« Toi aussi, tu dois te reposer. »

Tes murmures sont si bas que toi même tu doutes de les avoir prononcé.
Mais tu n’insistes pas, tu bois ton café froid.
Avec l’assurance en plastique, tu énonces une réponse que tu détestes avant même de l’avoir prononcé.

« De rien, Djill. C’est mon travail. »

Et dans une ultime tentative d’adoucir tes mots ((tes maux)) tu ajoutes.

« Merci à toi. »

Puis tu la laisses s’en aller. Tu la laisses t’échapper, trainer cette blessure que tu es incapable de guérir. Tu la laisses s’extirper de tes bras sans même avoir pu l’étreindre, la tête remplie d’inquiétudes qui, sans même les avoir vécu, tu ne peux t’empêcher de ressentir. Et encore une fois, sans que tu n’aies rien pu faire, la vague passe.

Et la marque sur ton poignet fait peser l’ancre qui t’entraîne dans les profondeurs.

♥
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Cosmos Oak
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