le soleil ((elle))
à travers les arbres ((toi)) ;

bip incessant de ton réveil qui t’annonce que tu es en retard. grognements quand tu te rends compte que tes cheveux sont trop emmêlés et que tu ne pourras rien en faire ce matin. petit gémissement quand tu vois l’heure sur ton portable alors que tu mets tes chaussures. tu es en retard, jasmin. pas capable d’être à l’heure au moindre petit rendez vous. tu te maudis, te dis que les astres sont sûrement pas alignés pour toi aujourd’hui. c’est pas aujourd'hui que tu joueras les joli coeurs.

petit texto rapide, plein de fautes à mercy pour lui dire que t’es bien en route, que tu l’oublies pas mais que ton peigne (parce que c’est bien évidemment sa faute) était coincé et que ça t’as pris du temps de le défaire de tes cheveux. tu regardes tes pieds, fixe tes lacets pas très bien fait mais tant pis tu arrangeras ça plus tard — tu sors de chez toi.

le bruit de tes pas — tu cours pourtant — bien trop fort sur le sol mouillé par la pluie, les yeux plissés parce que tu vois pas grand-chose avec toute cette lumière (le soleil) tu te fais ton chemin à travers la foule pour t’arrêter, bien trop heureux de voir le bâtiment se dessiner devant toi, à bout de souffle. tu regardes à droite à gauche sans vraiment apercevoir mercy et tu lui envoies un autre message parce que peut-être bien qu’elle est déjà dedans, peut-être bien qu’elle est déjà rentrée chez elle aussi alors tu veux pas rentrer, prendre commande, tout ça pour boire ton café tout seul alors que c’était pas dans tes projets, pas dans vos plans de base.

le soleil ((elle))
à travers les arbres ((toi)) ;

alors... tu bégaies parce qu’elle t'impressionne toujours un peu, mercy. parce qu’elle sait ce qu’elle veut et toi tu ne sais pas. tu répètes ce que tu lui as dit par message, soutient son regard tant bien que mal parce que t’essaies de faire genre, t’essaies de rayonner d’une confiance que tu as mais pas avec elle, pas quand le regard qu’elle te lance est chargé de reproches non-dits.

désolé, parce que tu l’es vraiment, que t’es souvent en retard mais que t’aimes pas l’être pour autant. je te paie un verre ? assurance que tu n’as toujours pas, galanterie que tu prétends avoir, tout ça pour sauver la mise, sauver les apparences. parce que tu sais que ça passera probablement pas, que c’est pas ce qu’elle attends de toi non plus.

faut que je te montre un truc. ton carnet ouvert sur la table, rempli de dessins, d’annotation. des couleurs à en mettre plein les yeux et du texte en patte de chat à peine discernable. alors ? t’en dis pas trop, attends sa réaction, cherche l’amusement dans son regard, quelque chose de positif qui te ferait reprendre confiance en toi.

le soleil ((elle))
à travers les arbres ((toi)) ;

ton regard qui s’illumine parce qu’elle te pardonne, qu’elle ne t’en veut pas et tu le sais parce qu’elle aurait jamais accepté ta proposition sinon. tu vas au comptoir pour te servir, pour la servir et de loin (pendant que t’attends), tes yeux se posent sur elle, penchée sur ton carnet, penchée sur tes pensées et ton coeur s’emballe, panique un peu parce que c’est elle qui t’a inspirée, elle qui t’a aidé (sans le savoir).

quand tu poses les deux tasses sur la table, qu’elle te dit que c’est trop, que tu comprends que c’est un trop positif, tu ne peux t’empêcher de sourire. c’est l’idée tu te demandes si tu dois lui dire, que c’est elle, que c’est elle, que c’est pour ça que vous êtes là, t’as un peu envie de garder le secret, de faire durer le moment aussi. c’est un peu dans l’idée du vilain petit canard, mais pas vraiment. c’est commencer petit pour devenir grand… tu lui dis toujours pas, que c’est inspiré d’elle, que c’est une histoire pour elle.